Il y a 150 ans

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[Hey bienvenu(e) à toi dans mon histoire, je suis très heureuse de te voir ici, j'espère que cela va te plaire, bonne lecture à toi]

Irène

Où est-ce que je pourrais bien l'enfermer ? Non, cette pièce était trop grande. Il fallait qu'il souffre. Il fallait absolument que je trouve un espace étriqué où il puisse respirer tout en étant... une idée me traversa subitement l'esprit. Mais bien sûr, comment avais-je fait pour ne pas y songer plutôt ? Cela me semblait une idée parfaite.

Ma cage en verre.

Cet espace entièrement constitué de cristal de Terys était impénétrable, aucun pouvoir ne pouvait le briser et aucun homme enfermé ne pouvait en sortir sans qu'une personne extérieure ne lui ouvre par un sort spécifique. Sort dont seule ma personne était au courant. Cette idée me ravissait dans abysse noiraude de mon âme. J'avais enfin réussi à mettre la main sur l'endroit parfait pour le faire souffrir. Il fallait maintenant que je trouve exactement où le placer. Il fallait qu'il voit tout ce qu'il ne pouvait pas atteindre. Il fallait qu'il souffre. Qu'il souffre le plus possible. Je souhaitais plus que tout au monde qu'il désir la mort tous les jours de sa misérable existence mais qu'il soit indéfiniment prisonnier de sa propre vie. Il fallait qu'il haïsse tant sa vie qu'il me supplierait de l'achever et moi, de l'autre côté de sa cage, je lui sourirais, le regarderais dans les yeux, et m'en irais.

Mes seuls désirs n'étaient que noirceur et souffrance. Mon seul repos se trouvait dans l'étiolement lent et douloureux de son espoir jour après jour. Le tuer aurait été lui faire un cadeau bien trop généreux. Sauf que je ne faisais pas de cadeau. Et je n'étais encore moins généreuse.

Je m'appelais Irène Tiusamey et j'étais bien décidée à tous les faire payer. Je savais exactement  de quelle subtile et ignoble manière j'allais procéder, j'avais préparé ce plan depuis plus de deux siècles. Pendant ce temps j'avais imaginé, encore et encore, tous les scénarios possibles. Je connaissais dans les moindres détails de ce qu'il me restait à accomplir. J'avais étudié scrupuleusement les manières de le détruire à petit feu. J'avais appris. J'avais été une bonne élève.

Avant j'avais eu peur. Avant j'étais été faible. Avant j'avais eu besoin des autres. Maintenant je ne ressentais plus rien, seule mon ambition guidait mes pas. C'était lui. Toujours lui. Dans mes respirations, dans mes battements de cœur. Toujours lui. Et je n'avais qu'un seul objectif : le faire souffrir. L'époque où je souffrais était révolue, maintenant était l'époque où le monde entier allait connaître ma vengeance. Personne n'était prêt. Personne ne pouvait être prêt pour ce qui allait arriver.

Souffrances.

Souffrances.

Leur monde n'allait devenir que souffrances. Aucun d'entre eux n'en sortirait intact, j'y veillerai avec le plus grand soin.

Je m'appelais Irène Tiusamey et j'étais bien décidée à tous les faire payer.

Alors que l'orage faisait rage dans le ciel déchiré de lumières aveuglantes, je tirais son corps chaud. Lourd. Il était lourd. Ses habits maculés de sang n'arrangeaient rien à la situation. Je fis un signe de tête, une de mes créatures jeta le jeune homme au corps disloqué dans la cage.

Un sourire carnassier se dessina sur mes lèvres.

Ses petites paupières fragiles remuaient. Alors il était conscient. Cela ne faisait que me réjouir davantage. La moindre souffrance supplémentaire ne serait qu'une touche de plus à mon plan excellemment bien rodé.

Personne. Personne n'allait m'arrêter, et même si un imprudent tentait de le faire, je me ferais une joie folle de le tuer. Lentement. Proprement.

Dans la nuit, les étoiles apeurées se glissaient furtivement derrière les nuages. La lune, complice, me jeta un regard inquiet. Je les voyais, les cieux, inquiets de ma revanche.

Abandonnée.

J'avais été abandonnée.

Il m'avait abandonné.

Un souffle caressa mon échine et s'immisça dans ma longue chevelure blanche.

Un cadeau des Dieux.

Ces maudits Dieux.

Je m'étais apprêtée, aujourd'hui était un jour de fête. Aujourd'hui était le premier jour d'une longue et palpitante agonie.

Le ciel se déchira et une de mes créatures apparut sur le rebord d'une des immenses fenêtre de la citadelle.

Ma citadelle désormais.

- As-tu des nouvelles pour moi Gorg ?

Le démon grogna et se frotta à moi, sa maîtresse. Il était si noir, une peau rocailleuse, un visage de lion sur un corps qui avait une apparence proche des humains, bien qu'il mesurait bien le double de leur corpulence. Et ses yeux, détail que je trouvais le plus resplendissant, ses yeux étaient noir ébène, emplis de toutes les âmes dont il s'était récemment repaît.

Obéissant à mes ordres, la créature s'agenouilla devant moi et murmura les informations que je souhaitais entendre.

Quelques instants plus tard, il s'était tapi dans l'ombre.

Je repris mes occupations, le corps de mon prisonnier était lestement déposé sur le sol de la cage en verre. Je le vis. Je le vis qui luttait. Mon cœur s'emplit de joie.

Je m'approchai de la cage, posa ma main sur la porte et la claqua avec froideur.

Le sort. La dernière étape.

Ce sort que personne d'autre ne connaissait. Parfait. Tout se déroulait parfaitement. Je me crus dans un rêve. Un rêve idyllique.

Une fois la cellule en verre verrouillée, je collai mon front contre le verre impénétrable.

- Fais de beaux rêves mon cœur, soufflais-je avant de tourner les talons.

Tout est prêt, mon prisonnier était bien scellé dans sa prison de verre. La première étape de ma machination infernale était enclenchée, et maintenant personne ne pouvait déjouer ses rouages.

Je m'appelais Irène Tiusamey et j'étais bien décidée à tous les faire payer.

à suivre...

L'éveil (The Scars of Glass T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant