Chapitre 1

28 4 0
                                    


Une nuit parmi tant d'autres, que je scrutai depuis mon balcon.

Un ciel étoilé, une brise nocturne me caressa le visage et faisait virevolter mes cheveux ébène.

Un paysage lumineux, la ville était encore plus belle quand plein jour, une sensation apaisante me parcourut le corps en regardant cette nouvelle vie s'éveiller.

Les sons de la nature m'entouraient, les criquets chantèrent, les hiboux firent entendre leurs complaintes depuis leurs arbres, ainsi que d'autres sons venant des quatre coins de l'horizon.

Je regardai les habitants marcher dans la rue sombre, sous les lampadaires. Un couple se tenait la main, ils passèrent devant mon balcon. Mes yeux se posèrent directement sur leurs mains qui les unissaient. Quand soudainement le désir montait en moi, une chaleur vint à mes lèvres que je pinçai instinctivement.

Je les enviai, les imaginer faire toutes sortes de choses, même les plus osées, fit bouillonnait mon sang.

Moi, qui étais une créature nocturne, je n'avais encore jamais ressenti pareille sensation ce qui me fit reculer un instant, avant de m'avancer à nouveau au même endroit, puis c'est là que j'aperçus une autre personne.

Une silhouette, presque une ombre passant sous la lueur d'un lampadaire, ce qui me laissait voir son cou. Mes crocs poussèrent dans ma bouche et la faim se fit sentir immédiatement, mais pas que cela.

Quelque chose de plus fort en moi, c'était réveillé après avoir vu le visage de cette inconnue sous la lumière. Oui, il s'agissait bien d'une femme...

Je me disais comment c'était possible que je ressente cela, je ne devais pas, mais faire ce pourquoi j'avais été créé...

En quelques secondes, elle redevenait une ombre parmi les autres qui passer devant moi.

***

Le lendemain, au coucher du soleil, je rentrais au manoir, mon chez-moi.

Mon corps tremblait, je ressentais une sensation qui me donnait la nausée et me fit vomir sur le coup. Pourtant, je faisais ce travail depuis mon jeune âge, recueillir de la substance était mon quotidien.

Je regardai mes mains, je pouvais voir les images et encore sentir se toucher qui m'avait souillée encore une fois, je m'écœurai moi-même en y repensant, en revoyant ces scènes dans ma tête.

Une fois sous la douche et complètement dévêtu, mes yeux fixèrent le miroir recouvert par la condensation de l'eau chaude. Laissant glisser ma main dessus, je ne fus pas surprise de ne découvrir aucun reflet, mais juste le mur ruisselant d'eau.

Il n'existait qu'une seule représentation de moi. Un portrait sur le mur en face de mon lit.

Le visage éternel d'une jeune femme aux yeux émeraudes, une peau au teint d'ivoire, un corps parfaitement proportionné tel un mannequin sculpté dans le marbre.

Je secouai la tête frénétiquement pour faire disparaître cette vision de mon esprit tourmenté.

Les minutes passèrent et après m'être rincé sous le jet d'eau, je sortis de la salle de bain en tenu d'Eve, marchant dans le petit couloir qui menait au salon. En entrant dans la pièce, les flammes dansantes de la cheminée éclairèrent la moitié de l'endroit. On aurait pu croire qu'elle était habitée par une créature difforme.

Entre désir et devoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant