ー sweet talk radio

drift away

mark se releva et se tourna directement vers donghyuck, qui le suivait du regard avec ses grands yeux noisette. il avait l'air si vulnérable ainsi, assis, presque recroquevillé dans l'herbe, les paupières rougies par ses larmes. il ignora sa poitrine, qui naviguait sans savoir que choisir entre rage et amour, et lui tendit la main.
- j'allais quand même pas te laisser rentrer tout seul !

il avait tenté un large sourire, le plus rassurant qu'il lui était possible de lui offrir et son cœur fondit lorsque cette lueur qu'il aimait tant naquit de nouveau dans les iris de hyuck. une légère risette sur ses lèvres roses et l'aura lumineuse dont il avait été drapé par les anges revint percer l'obscurité de la nuit. il essuya une dernière fois ses joues et sa main chaude attrapa celle de mark. le noiraud pouvait sentir les traces froides de ses larmes sur sa peau et lorsqu'il fut levé, son visage était si proche du sien qu'il aurait pu compter chacune de ses taches de rousseur. pendant un instant ou deux, peut-être un peu plus, aucun d'eux ne bougea et ils eurent tout le loisir de découvrir une nouvelle fois les traits de l'autre. mark pensait connaître chaque parcelle du visage de hyuck mais il avait été bien naïf. lee donghyuck était une œuvre d'art : les œuvres d'art, même des siècles après leur création, gardaient cette part de mystère et de grâce non élucidée. son cœur battit un peu plus fort contre sa poitrine. était-il possible de se lasser un jour d'un visage comme celui de donghyuck ? sa peau avait l'apparence du soleil et le goût de l'amour, et chaque millimètre carré semblait être l'endroit parfait pour poser ses yeux, le bout de ses doigts ou l'ombre de ses lèvres.

dos à lui, une voiture passa et ses phares aveuglèrent donghyuck qui détourna la tête en fronçant son - adorable petit - nez. mark reprit ses esprits et sortit à contre-cœur de la contemplation de celui qui faisait battre sa poitrine. alors, toujours main dans la main avec le brun, il remonta son sac à dos sur ses épaules et ils marchèrent jusqu'à rejoindre le vélo du noiraud. mais arrivés devant lui, une question se posa.

- hum hyuck... tu aurais peur si tu devais t'asseoir sur le porte-bagages à l'arrière ? parce que sinon on peut marcher ! ça me dérange pas du tout ! je veux simplement que tu sois à l'aise.

aussi silencieux que mark était bavard, le brun hocha la tête.
- tu pourrais me montrer comme m'installer ? je n'ai jamais fait ça.

le noiraud acquiesça et enfourcha d'abord son vélo avant de se retourner vers l'autre garçon.
- assieds-toi dessus dans le même sens que moi, indiqua-t-il en le regardant faire en même temps. il hocha la tête avec un sourire et donghyuck lui répondit de la même façon.

- maintenant, tu... hum... tu peux s'accrocher à moi, si tu veux. ou tu peux t'ac-
- je peux prendre ton sac à dos ? je pourrais mieux te tenir.

sans un mot, il se tortilla pour faire tomber le sac de ses épaules et donghyuck le rattrapa avant de l'enfiler. alors, il rapprocha son torse jusqu'à qu'il épouse le dos de mark. ses longs doigts fins glissèrent autour de sa taille pour se rejoindre au niveau de son nombril. ils se lièrent là, juste sur son ventre, et le plus âgé crut mourir sous la douceur de sa peau, même séparé d'elle par son tee shirt. sa chaleur traversait le tissu et semblait déposer des baisers partout... baisers imaginaires et caresses innocentes qui arrachèrent à mark des vagues de frissons charmés et la promesse de rêveries infinies.

- t'es bien accroché, hyuck ? sa voix s'était tue en un murmure aussi léger que le vent, incapable de la hausser.
- tu peux y aller, mark.

alors, le noiraud poussa sur sa jambe et le vélo commença à avancer. d'abord très maladroit, il pédala un peu plus vite pour se stabiliser et enfin, ils roulèrent. la prise de donghyuck, qui s'était raffermie autour de sa taille, se relâcha doucement et mark expira enfin.