Madame de Brinon de la maison royale de Saint-Louis traverse le corridor à grands pas et s'inquiète :
- Tout est prêt?
- Presque madame les 4 maîtresse de classe tout aussi angoissée que la supérieure.
- Je ne veux pas du presque mais du parfait !
Aussitôt les maîtresses houspillent les jeunes filles qui finissent de se préparer :
-Marsanne ! Vous n'avez pas encore votre coiffe !
-Kermenet, aidez donc Lestrange à nouer son corps ! Vous êtes en retard, mesdemoiselles, et un jour comme aujourd'hui, c'est impardonnable !
Gronde Catherine du Pérou, la maîtresse des jaunes.
Les Demoiselles de Saint-Louis sont nerveuses. Pour certaines cela se traduit par une fébrilité qui leur fait trembler les mains et ralentir leurs gestes ; pour d'autres c'est une excitation intense qui les conduit à rire à s'exclamer pour un rien.
- ne serait pas de temps partant je ne peux plus respirer se plaint Charlotte de Lestrange.
- il faut que vous ayez la taille plus fine que celle d'une guêpe !
-oh pour que cela servira !
Hortense de Kerment va répondre qu'un des précepte agréable est le reflet d'une belle âme mais madame de Brinon qui a dû faire le tour des dortoirs des rouges des vertes et des Bleus entre dans le dortoir des jeunes et s'inquiète :
- elles connaissent leur chant ?
- Monsieur Niversrs l'organiste du roi les a travaillé et Madame maintenant qui a assisté à la dernière répétition était pleinement satisfaite.
- à quel malheur de Monsieur Lully nous ai quitté en mars c'est sur sa musique que le compliment a été écrit et je je suis certaine qu'il aurait été touché que nos demoiselles l'interprète en l'honneur de Sa Majesté
- certainement madame
- et la révérence ? On t-elle enfin acquis l'art de la bien faire ?
- absolument. Seules les deux petits de la classe rouge arrivée hier du Languedoc ne participeront pas à la manifestation elle ne savent pas se tenir il ne parle pas un mot de français.
- nous avons l'habitude elles sont toutes les portes de Saint-Cyr dans le même état .gageons que dans un mois elle seront déjà presque des Demoiselles !
La supérieur se tamponne le front,où perlent des gouttes de sueur. Et ce n'est pas de chaleur de cet automne flamboyant qui en est la cause : elle court depuis ce matin du dortoir des petites rouges à celui des grandes bleues pour régler les moindres détails. Elle mourrait de honte si un incident se produisait durant la visite royale.
- allez prendre vos places, mesdemoiselles ! Et cessez un peu de cancaner, on se croirait dans une volière ! Les gronde Mme Brinon
Fillettes et jeunes filles s'egaillent joyeusement dans la cour, puis forment une haie d'honneur comme on leur a indiqué pendant les répétitions. Tout à coup, un bruissement de tissu soyeux sur les dalles, accompagné des effluves d'un parfum qu'elles connaissent toutes, arrête les bavardages. Madame de Maintenon vêtu de noir selon son habitude Salut la supérieure puis inspectant rapidement les jeunes filles s'étonne :
- Montesquiou ce n'est pas avec sa classe ?
- non madame elle est à l'infirmerie avec Bruc et Charpin de la classe des vertes
- cette maison est décidément par trop humide !
-cette fois, l'humidité n'est pas en cause . Bruc et Charpin sont les dernières à souffrir de la varicelle qui a touché beaucoup de petites et Montesquiou a pris un refroidissement après avoir couru dans le jardin.
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Les Colombes du Roi-Soleil
Romancele célèbre Monsieur racine écrit une pièce de théâtre pour les élèves de Madame maintenont, Les Colombes du Roi-Soleil. L'ocation idéal pour s'illustrer et qui sait? remarquer par le roi .L'excitation est à son comble parmi les jeunes filles. Il y...