Je suis heureuse.
Si le monde savait ! Je suis si heureuse, je me sens bien, en paix avec moi-même et mes sentiments. Dire qu'il y a quelques mois de cela, j'étais au bord du gouffre, sur le point de me noyer dans les gigantesques vagues noires de ma dépression.
Cette longue descente a débutée quand mon amie s'est sacrifiée pour me sauver. J'étais encore jeune et pourtant, je connaissais déjà la dure réalité de la vie. Ce jour fut le point de bascule entre ma tendre et naïve enfance et ma sombre chute vers la dépression.
Je voulais pas le croire mais la vérité me rattrapait toujours. Combien d'heures ai je passé sur sa tombe à pleurer toutes les larmes de mon corps en répétant comme une prière "Pourquoi?". Je m'en voulais terriblement et j'ai pensé de nombreuses fois à mettre fin à mes jours mais à chaque fois, son souvenir refaisait surface et à chaque fois, je me disais que si je faisais ça, elle serait morte pour rien. Il fallait que je vive, pour elle, pour la rendre fière donc, je refoulais ma tristesse au plus profond de moi dans l'espoir qu'il disparaitrait.
Grossière erreur. Avec le temps, celui-ci n'a fait que grandir encore et encore me tuant lentement de l'intérieur. J'ai eu trois petites sœurs, elles ont apaisé ma douleur mais ça n'a pas suffit et je sombrais de plus en plus. Mes parents, mes tantes, mes frères, mes sœurs ont fais de leur mieux pour me maintenir à la surface mais chaque tentative fut vaine. Je le sentais au plus profond de moi, si personne ne fait rien, j'allais mourir et il ne restait de moi qu'un corps vide et abîmé par le désespoir.
Ma vie n'avait littéralement plus de sens et pourtant...
J'ai été convier à un tournoi pour obtenir un titre. Je ne savais même pas pourquoi j'étais venue, je n'en avais rien à faire de ce titre à la noix mais aujourd'hui, je me dis que j'ai bien fais de venir. Dans cette foule de personnes comme moi, je t'ai vu toi.
Mon cœur s'est mit à battre fort dans ma poitrine quand j'ai croisé ton regard. Je n'ai jamais ressenti cela avant mais j'en avais entendu parler, j'ai eu le coup de foudre... pour toi.
Tes yeux sont aux miens, de magnifiques joyaux dont je ne me lasserai jamais de contempler. Ton visage fin, tes cheveux noirs et ta peau, ta si belle peau blanche qui à l'air si douce et dont j'ai constamment envi de recouvrir de baisers. Je peine encore à croire que tu n'es pas une statue tellement tes traits sont parfaits.
Je te voyais rougir quand nos regards se croisaient et ça m'a fais craqué. La vérité m'est vite arrivée.
Je suis tombée amoureuse.
Inconsciemment, tu m'as relevé, sorti de ces ténébreuses eaux, tu as réussi là où tous les autres ont échoué. Ton sourire me faisait doucement remonter la pente et le son de ta voix effaçait mes idées noires ainsi que mes nombreux maux. Tu es devenu en deux jours, le soleil de ma vie. Tu es la raison pour laquelle je me suis battue pendant si longtemps, si j'ai survécu jusqu'ici, c'est pour te rencontrer.
Tu te souviens, après toute cette histoire on s'est rejoint près d'un pin à l'écart de la ville. Il faisait froid et le cours d'eau au milieu des pins était gelé, la neige recouvrait le sol comme un tapis. On a discuté longtemps, sur nos vie, nos parents, nos hobbies... . A chaque fois que j'entendais ta voix, je sentais mon cœur bondir et mes sentiments devenir plus forts et imposants. Je t'aime. Passionnément, à la folie. Je n'en pouvais plus, c'était précipité, sans doute trop rapide à ton goût mais pour moi c'étais évident.
J'ai pris mon courage à deux mains et je t'ai tendu cette fleur si chère à mon cœur en prononçant ces mots si difficiles énoncer...
Je t'aime
Tu as rougi et je t'ai trouvé encore plus magnifique. Je t'ai tout dit, de mon amie à ma douloureuse chute et à ma douce remonter grâce à toi. Tes pommettes devenaient encore plus rouges à mon récit et j'ai senti ta gène quand j'ai vu tes yeux se baisser. Légèrement tremblante, tu as osé remonter ton regard dans le mien et d'une si faible voix tu m'as dit...
Moi aussi
J'ai cru que mon cœur allait exploser et sans hésiter je me suis rapprochée jusqu'à ce que nos lèvres se rencontrent dans un fragile et tendre baiser.
Quand je me suis éloignée, ton visage était pivoine. Tu as détourné le regard et dans un murmure, tu m'as demandé le nom de cette fleur et pourquoi elle est si spéciale, je t'ai souris...
C'est un perce-neige et c'était sa fleur préférée
Tu m'as souris en retour et m'as enlassé.
Aujourd'hui, je suis devant la tombe de celle qui m'a sauvé la vie mais cette fois, je ne suis plus seule. Main dans la main avec mon amour, je me remémores les bons moments en sa compagnie. Mais la présence à mes cotés me ramène à la réalité, je dois être heureuse. On se regarde en souriant avant de s'embrasser.
Tu es la source de mon bonheur, merci d'être rentré dans ma vie
Ma belle Chioni.