chapitre 2: un étrange rêve

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Je ne sais comment qualifier ma nuit. Au début elle était calme, même si je n'arrivais pas à m'endormir. Et puis...plus elle avançait plus elle devenait... étrange ? Agitée ? Je ne sais. Tout commença par un rêve qui paraissait normal. J'étais dans une forêt autour d'un feu avec mes deux meilleures amies, Lou et Charlotte.

Les flammes qui dansaient avec le vent léger étaient d'un orange envoûtant. J'étais assise à même le sol et l'herbe chatouillait mes pieds nus. De petits insectes volaient au-dessus des quelques fleurs. Aucun nuage ne se montrait dans le ciel parsemé d'étoiles. Quelle beauté!

Je rigolais en voyant les filles se chamaillaient comme des jumelles de cinq ans pour savoir où nous dormirons. L'une voulait dormir à la belle étoile et l'autre dans la tente.
" Regarde le ciel comme il est beau! Tu ne veux pas profiter de cette vue incroyable?!, dit Charlotte d'un ton convaincant.

Certes, c'est beau. Mais si on se fait piquer par des bestioles tu viendras pas pleurer!, répliqua Lou.

Et puis il va faire froid! rajouta-t-elle

Et toi t'en penses quoi?, m'interrogea Charlotte espérant que j'allais la soutenir.

Moi? J'opte plus plus la tente...dis-je en me tordant de rire devant le regard choqué de mon amie.

Ah ouais! En fait vous êtes toutes contre moi! Bon ben go la tente alors..." bouda-t-elle

Une fois le "problème" résolu, nous partîmes donc dormir dans la tente située à quelques pas de nous. Mais, au moment d'aller à l'intérieur, je vacillai et tout tourna autour de moi. Je me retrouvai dans ma chambre, dans le noir complet et le silence absolu. Je distinguait à peine mon bureau de mon armoire.

Soudain la porte s'ouvrit avec un horrible grincement et ma grand-mère, décédée des années auparavant, apparut sur le seuil. Elle me fit signe de la suivre. Je la regardais, incrédule. Comment se faisait-il qu'elle était là? Je restais sans bouger pendant quelques minutes. Puis, prise par la curiosité, je décidai de me lever. Elle me sourit. Sa peau ridée et son sourire morbide faisaient froid dans le dos. Elle m'emmena dans la chambre de mes parents. Ils dormaient profondément. Ma grand-mère s'approcha de leur lit et embrassa le front de son fils. Puis, se tournant vers moi, elle murmura si bas que ses paroles devenaient incompréhensibles...

Après un long silence, elle sortit et se dirigea vers la porte d'entrée. Quand elle ouvrit cette dernière, je fus surprise de ne pas voir mon jardin mais une rangée d'immenses arbres terrifiants qui se dressaient devant nous. Elle me demanda à nouveau de la suivre. J'étais pétrifiée de peur. Je réfléchis un instant puis je passai le pas de la porte. J'étais dans un rêve non?

La défunte me fit marcher longtemps comme si elle avait un but précis. Le paysage lugubre paraissait sorti d'un film d'horreur et mes pieds souffraient à cause des petits cailloux qui recouvraient la terre. Un vent glacial traversa sans peine mon pyjama et me gela jusqu'au bout des doigts. J'avais peur. J'avais froid.

Tout un coup, ma guide s'arrêta. Elle attendit un moment avant de prendre la parole: "Ici, nous serons bien. Personne ne pourra nous entendre.

-Qu'est-ce je fais dans cet endroit? Pourquoi avec toi? Qui pourrait nous entendre?", hasardai-je

Elle ne me répondit pas et me regarda fixement.

"Tes parents t'aiment. Et ils t'aimeront quoiqu'il arrive. déclara-t-elle.

-Pourq...

-Sache une chose, reprit-elle sans me laisser le temps de réagir, l'amour ne se partage pas mais se multiplie.

-Que veux-tu dire par là?" demandai-je.

Toujours sans me répondre, elle reprit son chemin et disparut dans un brouillard. Sans comprendre, je criai son nom en espérant la revoir. Mais je n'eus comme retour que mon écho à travers l'obscurité. Où était-elle passée? La panique me prit alors. C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase! Je me recroquevillai sur moi-même avec la tête dans mes genoux. Pourquoi m'avait-elle dit ça? Qu'est ce que cela signifiait?

Je respirais lentement et le calme se répandit doucement en moi. Lorsque je levai la tête pour me redresser, je ne me trouvais plus dans la forêt mais bien dans ma chambre. Cette fois, la lumière traversait la porte. Je regardai le réveil : 7h00. Je me pinçais pour savoir si je dormais toujours. Comme j'avais ressenti une légère douleur, je déduisis que je m'étais tout simplement réveillée. Mon cœur continuait toujours de battre à cent à l'heure mais ma respiration restait constante. Tout cela n'était donc qu'un rêve...

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