sweater weather - vinnie hacker

one

17h34

la lumière chaude du soleil tapait sur le goudron du skate-park, abimé par les nombreux passages des passionnés qui se retrouvaient ici à peu près tout les jours. des groupes d'amis étaient installés de part et d'autres, et le beau temps permettait ainsi à l'endroit d'être animé en ce samedi après-midi. le bruit des roues sur le sol résonnait dans le petit espace vert, les rires et la fumée des différentes cigarettes - et autres substances parfois, sillonnaient l'air. c'était une belle journée pour un jour d'octobre : les arbres commençaient à prendre une couleur orangée, et même si les jours se raccourcissaient, ils étaient encore assez long pour pouvoir profiter du cadre agréable pendant quelques heures supplémentaires.

assis sur mon skate, j'étais perdu dans mes pensées. j'avais beau être à des milliers de kilomètres de mon habitation principale et donc de mes problèmes - et plus précisément elle - je ne pouvais m'empêcher de penser à eux. ils revenaient dans ma tête, chaque seconde, même lorsque j'essayai de faire abstraction, comme une fichue piqûre de rappel pour me rappeler que fuir ne les résoudra certainement pas.

je poussai un soupir, las de cette situation qui durait depuis plusieurs mois. j'essayai de me concentrer sur ceux qui m'accompagnaient, qui avaient eux aussi, étés conviés à venir dans cette petite ville de France pour l'anniversaire d'un ami qui avait habité à Los Angeles pendant deux ans, grâce à ses études. deux petites semaines de vacances, loin de toute cette noirceur que je pouvais apercevoir à l'autre bout du continent. l'occasion de me changer les idées, et d'enfin essayer d'aller de l'avant et de passer outre mon passé.

seul bémol, les deux personnes qui m'accompagnaient n'étaient autre qu'un de mes meilleurs ami, jordan, et sa copine, maddy. je vous laisse imaginer, même si je pense que vous l'avez compris, je suis donc celui qui tiens la chandelle. et pendant que les deux se bécotaient et roucoulaient à mes côtés, je ne pouvais que me retrouver avec moi-même, et mes pensées qui n'arrêtaient pas de se bousculer dans ma tête.

le regard dans le vide pendant de longues et interminables minutes, je me concentrai sur un groupe d'amis qui étaient à l'opposé du parc. quatre mecs, assez banaux, qui fumaient un joint en écoutant de la musique et en faisant quelques figures. leurs rires balayaient le large espace, m'envoûtant par la même occasion, pendant que je les fixais. je détournai le regard après de longues minutes, me remis sur mes deux pieds et prit ma planche afin d'essayer de m'occuper l'esprit avec autre chose, las de toujours me remémorer les mêmes choses.

- « yo minus ! »

je tournai la tête en direction de l'endroit où provenait la voix. un brun qui appartenaient au groupe que je fixais quelques minutes plus tôt s'était levé et regardait dans la direction de l'entrée du skate-parc. du point de vu où j'étais, il m'était impossible de voir parfaitement la personne qu'il avait hélé. au fur et à mesure, une silhouette se dessina. une blondinette trottinait vers lui, un jean large qui couvrait la moitié de ses baskets, un sweat démesurément grand pour elle, sa capuche visé sur la tête. elle lui rendit un large sourire et lui tendis son poing, tandis que le reste du groupe la saluaient chaleureusement. 

ils discutèrent de longues minutes, et pendant tout ce temps, mon regard n'arriva pas à se détacher de la silhouette de la jeune femme. elle n'était pas plus belle que les autres, des yeux marrons en noisette, une bouche moyenne, un nez droit, un large front, une voix assez grave de ce que je pouvais entendre. mais elle avait un charme qu'on ne pouvait renié, une aura qui faisait que les regards ne pouvaient se décrocher d'elle quand elle était a proximité. je l'entendis promettre de revenir rapidement avec sa planche pour se joindre à eux, et elle repartis aussi vite qu'elle était arrivée. quelques secondes plus tard, je le vis rejoindre une femme âgée, et continuer son chemin accompagnée de celle-ci, avant de disparaitre dans le parc qui longeait l'endroit où nous étions. un voix familière me ramena sur Terre.