Être diabétique, c’est comme vivre avec Venom en soi. Tu dois l’apprivoiser pour qu’il ne fasse pas de conneries, tout en gardant un œil attentif. Il faut tout gérer en même temps, faire attention à mille choses, ne serait-ce qu’à la nutrition : contrôler les pulsions alimentaires, éviter le manque, pas trop salé, pas trop sucré. Tu te sens comme un goinfre. Personnellement, j’ai l’impression de ne pas être moi-même, d’être un monstre qui dévore tout. J’ai toujours envie de manger, tout le temps. Mais j’ai peur, alors finalement, je mange presque rien. Puis, tu regardes ton corps et tu te trouves moche. Tu as plein de trous, des bleus partout, des boutons, des rougeurs, un gros patch sur le bras qui intrigue les gens. Ils se demandent si tu es réellement humain ou un robot bionique qui se fond dans la masse. Tu es l’enfant pas comme les autres. L’adolescente pas comme les autres. L’adulte pas comme les autres. Tout autour de toi n’est que calculs de glucides et de glycémie. Tu ne penses qu’à ça. Tu n’as jamais, et tu n’auras jamais un esprit libre et tranquille.