Ça commence un jour avec un regard, on t'appelle, on te juge, on te compare
Et si tu n'es pas dans leur standard, tu finiras tout seul, mis à l'écart
On raconte sur toi que des bobards qui parfois s'accompagnent d'un mollard
Dans le meilleur des cas un coquard, mais un jour dans le pire sur un brancard
T'es trop p'tit, trop grand, trop gros, trop maigre, t'es trop laid
À l'école, au travail, dans la rue, dans mes rêves, la nuit, je les entends rigoler
T'es trop vieux, trop jeune, trop lent, trop nul, trop con, trop intеllo
J'me réfugie dans la bouffe еt je reste chez moi depuis qu'j'ai pris ses putains de kilos
Quand t'es posé au fond de ton plumard, l'impression qu'tu t'réveilles dans un cauchemar
Tu n'es plus toi-même, un avatar, tu veux t'en sortir, mais c'est trop tard
Tu dois rester fort, c'est ton devoir, t'y repense tous les matins, tous les soirs
Et un jour, t'auras p't-êt'e un peu d'espoir, mais le monde s'en tape de ton histoire
Comme ça, tous les jours, c'est de l'harcèlement, l'impression que ça dure éternellement
C'est vrai, je le subis assez violemment, verbalement ou virtuellement
Comment j'peux tenir le coup mentalement ? Je souris parfois mais difficilement
Les moqueries, les remarques, les critiques, les offenses
Le mépris, les reproches, le chantage, les souffrances
Les attaques, les injures, les menaces, les violences
Le monde s'en tape, alors je garde le silence