J'ai toujours aimé écrire, quand tu as l'impression d'être dans une cage en verre et de voir le monde à travers une vitre, tu te dois de trouver le moyen de communiquer avec eux. Quand tu souhaites qu'on te remarque, que l'on t'accorde une simple parole, il t'ignores et te laisse te détruire en silence. Et puis du jour au lendemain, tout change. Mais c'est encore pire de se retrouver sous les projecteurs pour les mauvaises raisons. Là, tu donnerais n'importe quoi pour disparaître à nouveau. Alors imagine, sortir de cet engrenage sans fin... Quand tu veux te reconstruire mais que tu ne sais pas comment faire. Quand tu es toujours coincé dans la cage de verre. Là, ils te voient quand ils veulent et tu disparaît quand ça les arrange. C'est dans cette cage de verre que j'ai commencé à écrire. Pour en sortir, pour me reconstruire avec un passé de bête de foire, pour me défaire de l'image que je me faisais de moi même, pour garder espoir, pour me rappeler qu'après la pluie viendra un jour le beau temps, pour danser sous l'orage au lieu d'attendre le soleil... Et j'ai écrit. Au début, j'ai simplement gravé des phrases avec mes ongles jusqu'à ne plus en avoir contre les vitres. Mes messages devenaient trop long, mes membres trop éprouvés pour continuer ainsi. Alors dans la cage, j'ai écrit. Écrire, c'était le seul moment où les autres m'écoutaient, le seul moment où personne ne me demandait de raisons ou d'explications quand je pleurais du sang sur le papier. Ils ne disaient plus rien quand ils me voyaient saigner des larmes, cracher mes tripes, arracher mon cœur et le mettre sur une feuille. J'ai batti mon propre monde, j'ai affronté mon reflet dans le miroir, je me suis débattu contre mes démons la nuit. Écrire permettait de résumer ma vie à quelques mots. Quand tu grandis sans parler de tes peines, tu ne sais pas te confier. Alors j'ai trouvé mon élément, l'écriture. La vie n'est pas d'attendre que ma tempête intérieure passe, c'est apprendre à écrire sous l'orage.