Et c'est si étrange de se dire que tous ces moments passés au lycée sont désormais des souvenirs... Les fous rires au self, les courses effrénées dans les longs couloirs sombres et carrelés du bâtiment de sciences, les heures passées adossée au radiateur chaud du bâtiment de langue, l'escalade de la grille à l'arrière du lycée, l'odeur d'égouts dans les vestiaires du petit gymnase... Je pensais avoir encore quelques mois à vivre ça, quelques mois avant que ça ne deviennent que des souvenirs. Et pourtant, ça y est, on a déjà passé ce stade. IL NE ME RESTE DÉSORMAIS PLUS QUE DES SOUVENIRS. Sans parler des gens de ma classe... Je me suis attachée à eux... Mais ma nature d'introvertie va refaire surface, et comme à chaque fois, je sais que je ne saurais pas garder le contact avec eux. J'ai l'habitude, je sais comment ça se passe : je suis triste et déprimée à l'approche de la fin, parce que je sais que je ne reverrais plus ces personnes, que même si on arrivait à garder le contact, ce ne serait plus comme avant, plus le même contexte, plus la même ambiance... Puis viennent les adieux, et l'oubli. Je ne garde d'eux que des souvenirs, et ça me va. Je n'ai pas envie de reprendre le contact avec eux, je ne suis plus triste, car ils font partie me d'un temps révolu de ma vie. Ils n'ont plus leur place dans mon existence, seulement dans mes souvenirs. Mais là, je ne pourrais pas leur dire au revoir comme il le faut, et je ne pourrais pas vivre les derniers instants qu'il me restait avec eux... Et ça me fait bizarre : un mélange de nostalgie, de tristesse, un petit vide qui s'est niché là. Je crois qu'une fois tout cela passé, cette sensation douceâtre qui s'est logée au creux de ma poitrine s'en ira, mais pour l'instant, elle est là, et j'ai du mal à mettre des mots dessus, à me l'expliquer...