Au départ, j’ai envisagé de changer le contexte professionnel de Stanley, mais mon histoire étant déjà bien avancée, ce serait trop de modifications.
Mon récit reste une œuvre d’imagination, ma manière de voir les choses.
Dans mon pays, les milieux professionnels les plus prisés sont l’enseignement, l’armée, la magistrature et la santé.
Les autres secteurs sont souvent délaissés ou sous-estimés. Un adage le rappelle : « Il n’y a pas de sous-métiers, il n’y a que de sottes gens. »
Faisant moi-même partie du domaine de la santé, je me rends compte que, même à l’intérieur, le tableau n’est pas aussi rosequ’on le croit.
La santé, ce n’est pas seulement la médecine. La santé, ce sont aussi les techniciens de surface, les infirmiers et infirmières, les sages-femmes, les spécialistes des sciences biomédicales, la santé publique… et bien sûr la médecine.
Pourtant, beaucoup se montrent arrogants, orgueilleux, insolents, méprisants et irrespectueux, sous prétexte qu’ils sont médecins.
J’étais ravie d’être admise dans ce domaine, mais la réalité me répugne parfois.
En tant que professionnelle paramédicale, on nous regarde de haut : on nous dit de nous asseoir après les médecins parce que la priorité leur revient, on critique notre tenue jugée « rurale », « médiocre », « inadaptée ».
Mais, en vérité, les étudiants ne sont pas les seuls responsables. Ces mauvaises habitudes sont ancrées depuis des lustres et se reflètent jusque dans l’administration.
Nos salles d’apprentissage sont poussiéreuses, inondées pendant la saison des pluies, sans électricité ni prises. Les salles destinées aux médecins, elles, sont nettoyées, alimentées et modernisées.
Nos supérieurs le savent, mais n’agissent pas, et forcément rien ne change. Les étudiants en médecine finissent alors par considérer les. paramédicaux comme inférieurs.
D’ailleurs, les filières paramédicales ne peuvent même pas briguer la présidence de l’association des étudiants : ce poste est réservé aux médecins.