Wouah c’est triste. Je sais pas, je me dis que de l’écrire ça fera peut-être un truc, mais personne ne lira, c’est même pas du désintérêt c’est une noyade. Moi, toi, nous tous on est entrain de se noyer là-dedans. Dans le trop plein d’informations. Les cours, ta vie qui s’effrite parce qu’en temps qu’adolescent t’es fragile, tes passions qu’on brûle au briquet parce que c’est ridicule, c’est illégitime, c’est pas ça la vraie culture, et puis t’es pris pour un con, pour une conne. J’en ai tellement marre. C’est fou, de se dire qu’on continue quand même. De souffrir, de se taire, enfin, non, on gueule, moi je gueule, mais c’est nul, c’est contre-productif, je ne fais qu’alimenter le mythe de la jeunesse violente et vulgaire. J’en ai marre. Y’a rien qui change, et quand ça changera on me dira « On te l’avait bien dit ! » mais ça ne sera pas un changement pour du bon. La vie se dégrade, avec le temps, parce qu’on n’a plus le temps de vivre. J’ai la rage. J’aimerais bien avoir la rage de vivre. Mais je suis au bout du rouleau, je croix que j’ai juste la rage à en crever.
Comme un chien mouillé sur un trottoir de nuit.