Êtes-vous aussi décontractés
que des beta lactorases ?
Ici, la danse n'est pas comme les autres :
les gestes s'étirent,
les ombres se tricotent,
les corps fusionnent.

Je me souviens d'un générique
où les chiffres s'emmêlent,
où la chanson s'évapore,
mais la danse persiste,
fantomatique, gluante,
pleine de trous et de refrains oubliés.

Dans l'espace blanc,
des couleurs fluo jaillissent
des têtes élastiques,
des chats dansent à l'envers,
deux lunes, des planètes molles,
le ciel gonfle,
des filles traversent les étoiles
en chaussures de brouillard.

Je m'appuie sur le rebord d'une planète,
je caresse des cymbales ovales,
des marteaux qui fredonnent sous mes ongles,
l'air vibre, 
tout ralentit, tout s'emballe,
la lumière fait des nœuds et des bonds, 
se change en spirales floues.

Une mère passe,
bébé dans les bras,
elle murmure :
« Ne t'éloigne pas,
nos larmes deviendront étoiles
quand la chanson s'achèvera. »

Autour de moi,
des danseurs à têtes de chapeaux,
des robes pleines de perles d'eau-de-vie,
des enfants qui clignotent,
tout le monde se mélange,
cercle dans le cercle,
la danse recommence.

La brume s'installe,
les chapeaux se dispersent,
je sens la pression dans ma tête,
je suis encore là,
je suis la danse,
je suis le conteur,
et vous,
vous continuez à danser
dans le cercle mou de l'univers.
car tant qu'il y aura des danseurs,
la lumière sera à tout jamais...
chœur éternel