C'était il y a deux bonnes semaines, je me trouvais alors au lycée, dans la file d'attente sempiternelle de la cantine ; là, il y avait foule. Flanqué de deux amis hilares, nous respirions les odeurs de transpirations issues de cette masse sourde.
L'un de ces deux amis, précédemment engagé dans une discussion avec l'autre, se retourna vivement vers moi pour un coup de main calculatoire : " Thibault, quarante divisé par sept ?" me demanda-t-il tout sourire.
"Euh, à peu près cinq et demi... pourquoi ?" lui répondis-je.
Là, une jeune fille de Seconde, comme nous dans la file, se retourna vers moi avec une expression étrange, quelque peu obtuse.
Je réalisai alors que pour aboutir à cet évènement d'une portée infinitésimale, ce calcul mental fait par-dessus la jambe dans la file de la cantine, il s'était déroulé un an d'une filière qui m'avait fait développer mes compétences de calcul, à un point qui m'a semblé tout d'un coup phénoménal.
Dans le regard de cette fille de Seconde, je me retrouvai avant les primitives, avant les dérivées, avant les nombres complexes et les équations du second degré.
J'ai pris donc la mesure de mon parcours depuis deux ans de cours.
Lycéens, étudiants et collégiens, faites donc de ce que l'on vous apprends des instruments de liberté, car il est toujours possible de devenir plus rapide et d'étendre sa capacité de compréhension à ce qui vous paraissait incompréhensible. Travaillez votre regard sur ces concepts, ces calculs, ces histoires et ces lettres ; ainsi vous en sortirez plus éclairés, et vous viendrez à bout des plus intimidantes études.
Votre ami,
Thibault Desbordes