Elle brûle Nôtre Dame.
Elle se bat encore, malgré les flammes toujours plus haute, malgré la chaleur du feu. Sa flèche est tombée la première, et depuis on dirait qu'elle entame une ultime bataille. Son toit tente de tenir, coûte que coûte, pour continuer d'exister, pour que tous ces siècles d'existence soient encore renouvelés, pour chaque ouvriers qui a travaillé sur elle.
Elle a accompagné de ses yeux tellement de messe, de départ en pèlerinage, d'enfants qui repartaient chez eux après l'avoir vu ! C'est peut être pour eux qu'elle se bat.
Ses vitraux souffrent eux aussi. Multiples éclats de couleurs qui veillent sur la capitale et qui se résigne à attendre les flammes.
Et voilà que les pompiers ne peuvent plus que l'accompagner, l'assister dans ce supplice. Les flammes sont trop hautes, le sous-toit est atteint.
Nôtre-Dame, toi qui protège les reliques de la Passion, le monde a les yeux fixés sur ta douleur, et personne, catholique ou non, ne peut détourner le regard et passer à autre chose. Tous tes enfants souffrent un peu avec toi et rêve de brûler à ta place.
Victor Hugo t'avait immortalisé dans un moment pareil, où les flammes te dévoraient, mais pas un seul instant on ne pensait en arriver là. Est-ce que la scène du Bossu de Notre Dame s'imprime dans les esprits ? Celle qui t'illustre si bien maintenant, où le feu embrasaient Paris et essayait de te détruire ?
Maintenant on apprend que ton agonie durera peut-être 2 semaines. Tu vas t'éteindre lentement, toi qui as vécu les plus grands événements de la France devant tes pierres.
Un jour, dans des années, on te guérira. Pourvu que tes trésors aient survécus, ainsi tu nous surplomberas des siècles encore, et tu sourira à la vue de tes enfants sur ton parvis. Prêts au départ.