Il a tant d'odeurs différentes. Tant de morceaux d'âmes qui s'éparpillent avec la volupté d'un carcan de soie. Lui sait. Dans le vent, je le vois caresser des volutes de couleurs. Celle de la mort, de la passion, de la sagesse. Je prie pour qu'il n'atteigne pas mon cœur. Je suis bien trop jeune. Il a l'air d'être marqué par une vie qui vient de commencer. Puis, il ouvre la bouche et dit quelque chose. Le son ne suffit pas, j'engloutis sa voix. Je gémis, il est si bon. Il est un homme qui a du bagout et une élocution à s'en ruer de coups. Il est d'une imperfection splendide. Une âme noire mais lumineuse de mille joies plus tendancieuses et érotisées les unes que les autres. Et quelle erreur j'ai fait de penser qu'il ne me verrait pas. J'étais là sous son nez. J'étais lui, mais son opposé. J'étais son paradoxe et sa jumelée. Une œillade glaciale et un toucher violent. Il y'a dans cette vie d'émotions sages que je lui porte, des lèvres malsaines qui miroitent et soufflent à ses oreilles de prédateur des fantasmes que je veux taire. C'est terrible. Car si un jour je jouis en transperçant son regard, je suis sûre de mourir et de revivre autre part. 



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