MissMiniMissy

Et il y a toi. Toi en trop. Toi qui m'a donner des réponses, mais pas les clés. Toi qui m'a expliqué ce qui se passait dans ma tête, mais pas ce que je devais en faire. Toi, et tout ce que tu entraines, sans même en être conscient. Toi, et toutes les questions que tu fais naître en moi. Toi, et ce brouillard que tu sèmes. Toi, la douleur. 
          Je ne sais toujours pas si je ressens de l'amour ou de la haine. Je pense que je te déteste de me laisser seule a porter tout ça. Mais j'aime le fait que tu sois là. Je suis trop fragile pour ça, moi et mon corps incapable de se porter lui-même. Qu'attends-tu de moi ? 
          Me voilà assise par terre, les joues mouillées par ces questions que tu laisses sans réponse. Je ne sais plus quoi faire, je ne sais plus qui être. 
          Si j'avais su que tu allais déconstruire tant de choses, t'aurais-je seulement laissé entrer dans ma vie?

J’ai déjà utilisé la métaphore du funambule. Ce vertige, ce déséquilibre, ce devoir d’avancer et de toujours regarder devant soi. 
          Je me retrouve coincée à l’intérieur de cette image, perchée sur un fil infini. Pas d’autre choix que celui d’avancer. Rester concentrer, et ne surtout pas faire attention aux dégâts qui m’entourent. Ne pas perdre l’équilibre, un pied devant l’autre, les bras étendus de chaque côté du corps. 
          La métaphore du funambule ; ironique quand ce sont les jambes qui lâchent 

Il y a ces choses qu’on ne contrôle pas.
          Ces choses qu’on passera le reste de notre vie a regretter.
          Pitié écoute moi. Ce n’est pas moi. Je ne suis pas la personne à blâmer. 
          Mais que veux-tu, il est tellement plus simple de mettre toutes les fautes du monde sur les épaules d’une inconnue plutôt que d’accepter que, les vrais coupables, ce sont tous les autres. 
          Oui, les autres. Ceux qui regardaient, silencieux. Ceux qui beuglaient les ordres, mais qui n’écoutaient pas. Ceux qui parlaient, mais qui ne voyaient qu’eux à travers le monde. Ce système bancale, ne tenant qu’à un fil chancelant. C’est à eux qu’il faut crier menteurs, manipulateurs, voyeurs. 
          Je suis victime. Autant que toi. La différence entre nous deux, c’est que tu te noies dans une colère aveugle pendant que je hurle dans mon brouillard honteux.

Je suis fatiguée d’être en colère. Fatiguée d’avoir peur. Fatiguée d’être anxieuse. Fatiguée d’oublier. Fatiguée de me souvenir. Fatiguée de réfléchir. 
          De penser. 
          D’agir. 
          D’être là, comme ça, avec ça, sans savoir qu’en faire.
          Envie de crier quand la voix manque. Envie de courir quand les jambes lâchent. 
          Je ne suis plus moi et ce corps n’est plus mien. Comme s’il me rejetait perpétuellement. 
          Je ne suis pas lui. 
          Il n’est pas moi.
          Je suis enfermée dans un corps cassé par ces gènes. 

Comment écrire quand les mots ne suffisent plus? Quand ils ne sont plus assez forts, plus assez précis. Quand les mots sont tellement vastes qu’on se perd dedans.
          J’ai tellement refouler les émotions qui osaient me traverser que je me suis noyée a l’intérieur. Je ne sais pas ce que je ressens. Je ne sais plus. Je ne ressens rien. Ou plutôt je ressens tout. Je suis en joie. Je suis triste. Je suis enthousiaste. Je suis stressée. Je suis confiante. Je suis effrayée. Je suis amoureuse. Je suis en colère. Je veux rire, hurler, chanter, pleurer, danser, crier. Je suis si mal que je suis heureuse. 
          Qui suis-je ? Que suis-je ? Où suis-je ?
          Que faire quand tout s’écroule ? Je veux me révolter, revendiquer tous mes droits, toutes mes idées. Mais comment faire quand les mots ne suffisent plus?

Et d’un coup tout s’arrête. 
          L’horloge est bloquée. 
          Plus rien ne bouge, la Seconde elle-même ne souffle plus.

« Est-ce que tu crois que certaines personnes sont trop brisées pour être réparées?
          - Non. Certaines personnes sont juste trop fatiguée pour continuer. »

Si je devais réécrire notre histoire, je pense que je le ferai d’une manière totalement différente 

Ça vous arrive, parfois, de vous demander ce qu’aurait été votre vie si vous aviez fait les choses d’une manière totalement différente ?

Finalement la vie c’est peut être ça; un déferlement incessant de choses inattendues et surprenantes. D’évènements qui nous permettent de nous peindre, de nous tisser une idée de ce que le bonheur pourrait être. 
          Des journées, des visages, des paroles qui s’entremêlent pour former cette histoire incroyablement compliquée à raconter. La vie.