Encore maintenant quand j'y repense, ça me rend malade.
Les larmes me saisissent quand les vestiges de son sourire me reviennent.
Je veux être forte, mais dès que ce souvenir s'impose,
C'est la même boucle, encore et encore.
"Il est mort"
Ma famille m'ignore
Ma mère pleure
Souris et tout ira bien.
Le cercueil l'emporte loin de moi.
Les gens ne comprennent pas.
"C'est pas si grave, ça pourrait être pire"
J'ai mal au ventre.
J'essaie d'aller bien, mais tout se brise et s'effondre.
Il avait toujours été là pour moi, mon soutien quand mes parents ne pouvaient pas.
Et maintenant il est mort et je ne le reverrai jamais.
Au début j'ai pas compris.
J'ai cru que je l'avais effacé, j'étais fière d'avoir aussi vite fait mon deuil.
Je pensais aller bien, je n'avais pas vu les signes.
Les rêves, les angoisses, les petits détails qui me transperçaient chaque jour
Le procès de l'assassin ne m'a rien fait.
Je me suis dit que c'était fini,
Un mauvais chapitre de ma vie.
Et puis un jour, un an après les mots qui m'ont détruite, tout est revenu
Les coulisses de cette année infernale m'ont été dévoilé
La poussière s'est soulevée :
Si je me suis brisé le pied, c'est mon cœur qui réclamait de l'attention.
Si je suis devenue aussi joyeuse et clownesque, c'était pour me protéger.
Si j'ai commencé à écrire sérieusement, c'était pour me libérer.
Si je ne me suis jamais sentie à ma place, c'est parce que personne ne m'a comprise.
Non, personne ne m'a tendu la main pour m'aider à me relever.
Moi qui avait toujours été bien entourée, au moment où j'avais besoin d'eux ils se sont dérobés.
Personne ne s'est soucié de moi durant un an.
Je n'ai pu compter que sur moi-même.
Seule, dévastée, souriant le jour et pleurant la nuit.
Portant encore les stigmates de deuils récents et d'harcèlement,
Seule.
Seule, sans personne pour m'aider.
Et me voilà.
Toujours seule au fond, mais plus forte aussi.
Je me suis relevée, comme toujours.