C'est aujourd'hui que tu m'as laissée.
Ou peut-être hier — je ne sais pas, je ne sais plus.
L'amour romantique que tu me portais autrefois a disparu, disparu comme la neige. Si belle, elle apporte de la joie, mais est -comme tout produit du froid- destinée à disparaître l'été revenu.
C'est en hiver que tu m'as quittée.
Le paroxysme de mon malheur est atteint lorsque je me rends compte que je ne me résoudre à t'en vouloir, et encore moins à te détester.
Jamais tu n'as été malhonnête envers moi, jamais tu ne m'as menti. Tu as été pour moi un phare dans la nuit, unique vérité et certitude de mes songes — tu me répétais que je l'étais pour toi aussi.
Je ne peux me résoudre à te détester ni à t'en vouloir car tu avais été toi aussi trompé et prisonnier de cette douce utopie qu'à deux nous avions créée.
Je me surprends à rêver de la douceur de tes baisers, de la chaleur de ta peau, à tes bras qui me seraient.
La plus grande de mes douleurs est que tu tiennes encore à moi, que tu m'aimes, mais plus de la même façon que moi.
J'aimerais remonter le temps et revivre nos moments de tendresse, j'aimerais goûter à nouveau à tes lèvres, j'aimerais pouvoir faire cesser ma tristesse.
Je voudrais t'aimer et je veux que tu m'aimes.
Ismael, j'aimerais encore être tienne.