"Je veux pas lire !" Par le passé, cette phrase était ma signature. De mon point de vue, les livres n'étaient que des monstres de papier menaçant de m'emporter vers l'inconnu. Les lettres ? D'horrible gribouillis ! Autant dessiner !

Finalement le démon de la lecture finit par me kidnapper à l'âge de cinq ans. Alors que j'étais de "corvée de lecture", les livres me gobèrent. Quand ils finirent par me recracher, j'avais changé. J'avais vécu des aventures insensées et traversé des univers extraordinaires. Et pourtant. A ma grande surprise, je n'avais pas bougé d'un pouce. . Avec stupéfaction, j'observai le bouquin qui me tenait encore dans les mains. Les livres étaient donc des portails. Ils guidaient vers des contrées fantasmées, mais pas seulement. Ils donnaient également accès à tout un panel d'émotions. Le simple fait de penser à tous ces univers et ressentis qu'il me restait à explorer me donna le vertige.  Bien malgré moi, j'étais tombé sous le charme de ces êtres de papier que j'avais tant haï. À travers eux, je découvrais et je me découvrais.

À force de me perdre dans ces aventures et de rêvasser, un monde étrange et pourtant si familier se présenta à moi. Mon monde. Celui que ma propre imagination avait créé en filigrane. Loin d'être vide, celui-ci était peuplé d'une myriade de personnages avides de s'exprimer. 
Jour et nuit ils me hantaient. À grands cris, ils me suppliaient de coucher leurs aventures sur le papier (bon, plutôt sur Word). Malgré ma valeureuse résistance, je finis par céder. 
Je leur offrais des pages de mon cahier et ils se plaignaient du manque d'espace. Bon joueur, je leur consacrai des nouvelles et des contes. En vain, ils en voulaient toujours plus. À bout de nerfs, je finis par leur offrir une saga tout entière dans laquelle ils pourraient librement s'exprimer.
Ainsi commença l'écriture de "Les Chasseurs de Vérités"... ou comment ces enfoirés de personnages m'ont forcé à me lancer dans une saga de fantasy. Tu parles d'une galère !