TEASING PART4
— Je te trouvais suspect mais je ne t’aurais pas cru si grande gueule.
Jeno le garda plaqué contre le mur. Le canon de son révolver enfoncé dans sa cavité buccale.
— Alors qu’est-ce qu’on fait ? Je te débarrasse de cette langue ?
Appuyant ses propos, ses doigts se positionnèrent sur la gâchette, les yeux emplis d’une rage indomptable. Il était si proche de la limite, décidé à réduire S** au silence jusqu’à ses derniers jours.
— Jgenwo–
— Hum ? Je comprends pas.
— Luaisse-mwoi–
— Supplie-moi.
— Shil… te pllait.
— Parle. Et vite.
L'odeur de poudre quitta son nez. Jeno avait fait un pas en arrière.
— Tu peux pas me jeter, il commença, le menton dégoulinant de bave.
— Ah oui ?
— T’as besoin de moi. Les prisonniers ont besoin de moi.
— Donc ça te donne le droit d’abuser de leur confiance ?
Est-ce que t’as la moindre une idée de ce que N** a subi ? De ce qu’il a vécu à cause de ton putain d’égoïsme ?
S** essuya ses mains moites sur sa blouse sans oser le quitter du regard. Jeno et cette maudite arme qui n'arrêtait pas de le traquer.
— Ils n’allaient pas le tuer–
— Tout est mortel ici ! Ne commence pas à faire l’idiot parce que je n’hésiterai pas, cracha Jeno, la gorge en feu.
— Tu vas me tuer et après quoi, Jeno ? Qui va soigner tous ces gens ? Obéir à tes pulsions te mènera nulle part.
Après un silence, S** se dégagea comme il put de sa prise.
— Ecoute, ils ont juste dû le frapper un peu pour le faire avouer, rien de plus.
— Tu leur as dit que N** cherchait à s’évader ! Frapper ? S’indigna Jeno, pressant son arme. Si ce n’était que ça, pauvre connard ! Ils l’ont humilié et torturé toute la nuit !
Son révolver avait trouvé son front cette fois, son bras tremblant. Ses poumons se gonflèrent lourdement alors qu’il dévisageait l’angoisse sur le visage de son collègue. Il s'en foutait.
— Tu le dénonces. Une seule fois de plus… Je te retrouverai.
La balle n'était pas partie. Mais la sentence demeurait.
Inébranlable.
Figée à l'encre noire.