Sanctuaire est une histoire racontée du point de vue de Mei, un personnage marqué par une absence d’émotions, presque comme une mer calme, sans vagues ni tempêtes. Elle ne connaît pas, ou très peu, la palette des sentiments qui animent le cœur humain. Son regard, neutre et détaché, se pose sur le monde sans jamais s’y perdre. Les traumatismes, qu’ils soient les siens ou ceux des autres, ne l’atteignent pas. Les croyances, les religions, les idéaux qui façonnent les vies des autres, elle les observe sans jamais s’y mêler.
Dans ce récit, des événements qui seraient déchirants pour une âme sensible ne suscitent chez Mei qu’une indifférence glacée. Elle ne sait pas, ne comprend pas, comment l’on « devrait » ressentir ce qui touche à l’âme humaine. Ce n’est pas le regard de l’auteur qui est porté sur ces scènes, mais celui de Mei, une personne qui, par essence, ne peut percevoir ce que d’autres appelleraient la douleur, la peur, ou la compassion.
Certaines scènes pourront peut-être sembler choquantes pour vous, lecteurs, mais elles sont là pour dénoncer les violences invisibles et les aberrations du monde. Si Mei ne réagit pas, c’est parce que, pour elle, ces horreurs ne sont que des faits, des faits sans âme, sans écho dans son propre cœur.
Je vous souhaite une bonne lecture