Le lit est défait.
Les draps portent encore le parfum…
Et un long cheveu brun sur l’oreiller en satin.
Sur le mur rebondit un lumineux rayon de soleil.
Mes pieds nus sur la dalle froide dessinent des cercles.
Je balance mon bassin, mes cheveux caressent mon dos,
Mes mains le creux de ma taille.
Je danse,
Comme une libération.
Je tourne,
Comme la Terre dans son orbite,
Comme la Lune dans son orbite.
L’odeur du café arabe,
Un poème de Mahmoud Darwich.
La musique frappe mon centre.
Je relâche mon corps,
Et je danse,
Comme un chuchotement,
Comme un secret mystique.
Mes paupières se ferment.
Assia Djebar disait que sa danse était sa libération.
Je tourne sur moi comme un soufi,
Sauf que ma jupe n’est pas longue,
Sauf que mon haut laisse voir mon ventre,
Et que la pièce transpire mon parfum.
La rose rouge dans le vase refuse de faner depuis des semaines maintenant.
Chaque matin je change son eau.
Chaque soir je danse,
Non comme un oiseau écorché,
Mais comme le Saint Graal, protégé par les sept cavaliers.
Il disait que le sept est son nombre de chance.
Au septième mouvement je rajoute un huitième.
Le trou noir tourne,
Mon bassin tourne,
Mes hanches se balancent.
Oh… comme est sensuelle l’hypnose.
Le noir des cheveux,
Le rouge des angles,
Le blanc d’âme.
#Safae_Rebei