Tu ne peux pas te permettre de partir...
Mais tu ne peux pas te permettre de rester non plus...
Dois-je te rappeler que nous sommes différents ?
Tu es normal, je suis la souffleuse de rêves...
Ange, si tu préfères. Celle qui te murmure de doux songes lorsque le crépuscule s'éternise.
Je dois aller voir les autres, mais tu me demandes de rester.
Stay... Stay... Stay with me...
Soupire tu de ton enchanteresse voix.
Je te souffle le paradis et tu me le rend sous forme de baiser.
Je veux rester jusqu'à l'aube dans le creux de tes bras, je veux t'entendre me murmurer tout ton amour...
Mais non. Chaque soir, le devoir m'appelle. Alors je souffle et je souffle et je souffre, car loin de toi je n'ai plus de raison de vivre.
Et je souffle et je souffle et je souffre, car je meurs à chaque fois que tes lèvres quittent les miennes.
Asahd, mon amour. Pourquoi ne veux tu pas comprendre que je n'y arrive plus ?
Pourquoi me demandes tu de réaliser l'impossible ?
Je ne peux pas rester auprès de toi, mon cœur. Je dois souffler, souffler au creux des oreilles des 7,5 milliards d'habitants qui peuplent ce monde. Je dois partir, partir si loin que même si tu le voulais plus que tout au monde, jamais tu n'arriverais à me rejoindre...
Chaque fois que je m'endors, c'est toi qui me souffle des doux songes.
Je ne peux plus les entendre, Asahd, car je vais finir par me perdre...
Et je t'aime et je t'aime et je t'aime, et au cœur de la nuit je hurle ton nom. La mélodie incessante de mon cœur battant au rythme du tien me rappelle que nous sommes liés.
Et pourtant, Asahd, je ne peux pas être tienne car j'appartiens au monde.
Asahd, mon amour. Ce soir je te murmurerai de m'oublier. Et tu le feras. Mais malgré tout, tu te rappelleras qu'à l'autre bout du monde, ton cœur appartient à celle qui murmure les rêves.
Je ne t'oublierai pas, Asahd, et puisse la mort nous réunir.
Ange, la souffleuse de rêves.
C'est bien écrit ?
