L'écriture et la lecture, deux moyens les plus surpuissants, ayant le pouvoir de nous échapper de la réalité, afin de se plonger dans un univers qui n'appartient qu'à nous.
Mais quand nous sortons de cet Eden, que nous reste-t-il ?
Pour ma part, je me retrouve face aux plus sombres idylles de l'adolescence. Je me rends compte que la dure vérité de ma vie, c'est que quoi qu'ils puissent en dire, je ne suis jamais assez bien. Je suis "trop ceci" ; "pas assez cela". Ce genre de remarque blessante, que seuls les gens que vous estimez peuvent dire et vous heurter, plus fort encore qu'un panneau qu'on se prend dans la rue. Ces remarques comme "tu vaux un 6 sur 10" ; "t'es grosse/lourde" ; "faut manger, tu vas être transparente" ; "15 de moyenne, c'est nul".
À votre avis, si je suis comme je suis, ce n'est pas parce que je l'ai voulu. Je suis ce que vous avez fait de moi.
Une fille ne trouvant rien de beau chez elle, considérant que tous les modèles de beauté sont ailleurs. Cette idée confirmée par ces gens, tous "meilleurs" que vous, vous volant par la même occasion le peu d'estime que vous aviez de vous même.
Une fille à la limite d'être anorexique, même si ses formes cachent son état mental actuel, ayant faim à longueur de journée
Une fille effaçant ses complexes derrière son sourire constant, feintant d'oublier des problèmes, l'espace d'une journée.
Une fille aigrie aux yeux de sa mère, devenant la source de son stress et la cause de ses antidépresseurs.
Alors j'écris. J'écris des histoires fantastiques où je peux créer un monde dans lequel j'aimerais vivre.
J'écris pour oublier.
J'écris pour m'échapper.
J'écris pour me prouver que je suis peut être bonne dans un domaine.
J'écris mes désirs.
J'écris.
Je crie.