La nuit tombe avec lourdeur sur la ville. Les masques tombent. Les lanternes s'allument. L'humanité a disparu pour quelques heures. J'la connais bien cette ville, et pourtant, la nuit, c'est différent. Elle dévoile un autre visage dont je suis la seule à voir. Ce sont les heures où l'interdit nous est offert. Alors j'grille les feux rouges, j'roule à en perdre le contrôle, puis j'marche au milieu des routes, j'gueule dans les rues et j'cours à travers la ville. C'est comme ça que j'aime vivre. La nuit m'appartient. Elle aspire mes douleurs, mes craintes et mes faiblesses. Elle absorbe mon être et la recrache lamentablement quand le jour revient. Et j'attends la nuit, encore. La nuit m'appartient. Je me sens tout puissant.
-EłM