Non, je ne viens pas vraiment de Bételgeuse, mais enfin... presque.
Savez-vous ce qu'est l'autisme ?
Probablement pas. Vous en avez sans doute des représentations vagues, quelques clichés issus de "Rain Man" ou, plus récemment, de "Hors normes". Il existe en fait beaucoup d'autistes qui s'efforcent de mener une vie normale, dans un monde qui n'est pas fait pour eux et où tout leur apparaît comme chaotique, illogique et arbitraire. C'est tout particulièrement le cas des "syndromes d'Asperger". Des extraterrestres qui n'ont ni la peau verte, ni des antennes sur la tête, mais qui pourtant vivent bel et bien dans un monde radicalement différent de ce que vivent la plupart des "neurotypiques".
C'est sans doute ce sentiment d'étrangeté, cette impression de vivre séparé des autres par un mur de verre, qui m'a poussé à m'intéresser depuis longtemps à la science-fiction. Non seulement pour en lire, mais aussi - et surtout - pour en écrire.
Écrire est pour moi un acte de survie. Je vis dans l'est parisien ; comme beaucoup de Franciliens, j'ai une vie de fou, et je dois me coltiner les transports en commun, ce qui est mon chemin de croix quotidien. Difficile pour tout le monde en règle générale, mais dans mon cas, c'est une horreur pure et simple : un autiste dans le RER à l'heure de pointe, c'est un poisson qu'on oblige à vivre en plein Sahara, en lui irriguant les branchies juste suffisamment pour qu'il ne crève pas. J'ai une hypersensibilité visuelle, auditive et tactile ; la foule, pour moi, c'est une agression permanente.
Donc, pour survivre, j'écris. Dans le métro. Sur mon téléphone. J'ai la chance (d'une certaine manière) d'être en bout de ligne, et je peux être assis pendant la moitié de mon trajet le matin. J'essaie de fermer les écoutilles et de ne penser qu'à ce que j'écris. Quelques dizaines de lignes par jour.
Et ça donne des choses comme "Shuriken".
J'espère à travers cette histoire vous faire voyager, vous toucher, vous faire réagir...
N'hésitez pas à m'écrire.