Vivre pour écrire ou écrire pour vivre ?
Je marche sur un fil dans un équilibre tangible au sommet de ce chiasme comme un funambule hasardeux, tremblant et malhabile. 
Et perdue dans mon monde rêveur et éphémère, au sommet de mon imagination ou tapie sous mes rêves, c'est moi, la femme aux milles visages, à la fois tout le monde et personne. Je suis princesse, sirène, chevalier ou reine, menteur, amant, mort, vivant, je suis toi, moi, je suis vous et nous, je suis réelle ou imaginaire, présente ou éphémère. On me donne toutes sortes de noms tous différents des autres. Baudelaire me voyait comme une alchimiste, on m'a surnommée maudite ou on m'a humiliée. Je change de visage comme je change d'humeur. 
C'est moi, sous mes milles faces et derrière mes milles vies, je suis l'écrivaine.