En visitant les logements de particuliers dans le cadre de mon métier, je me suis aperçue d'une évidence qui m'a sauté aux yeux. Les chambres des enfants sont riches de désordre, de couleur, de meubles, tandis que celles des adultes sont vides, réduites à l'essentiel : un lit, une armoire à vêtements. Et... j'envie les enfants, leur vitalité débordante, leur regard lumineux et leur capacité à s'émerveiller de tout. Il me semble que les années nous dépouillent de notre fraîcheur et de notre spontanéité, nous laissant avec un sentiment de lassitude et de désillusion.
Lorsque j'étais adolescente, j'avais une imagination sans limite, je pouvais écrire une histoire entière, créer des personnages complexes et des intrigues palpitantes. Mais aujourd'hui, je me sens comme un écrivain en panne d'inspiration. Tout me semble plus ardu, plus laborieux, comme si la créativité et l'imagination m'avaient abandonnée. J'ai envie de retrouver cette étincelle qui m'animait autrefois, de glisser une mélodie dans mes écrits, de faire jaillir des émotions profondes et authentiques. Mais je manque de volonté pour m'investir plus que ça. La flemme me paralyse, lorsque je passe à l'action je trouve tout trop long.
L'hiver qui approche, avec son cortège de couleurs sombres et de jours qui raccourcissent, ne fait qu'exacerber mon sentiment de solitude et de désolation. Je me sens prisonnière de mon confort, c'est une bulle impénétrable rassurante, incapable de laisser échapper mes émotions. J'aimerais retrouver cette capacité à rêver, à m'émerveiller. Mais la vie semble avoir perdu son sens, son éclat, son charme. Les rencontres se font rares, et les relations du passé restent des souvenirs, des regrets peut-être. Le monde est trop sérieux, va trop vite, ne prend pas le temps de respirer.