Bonjour à toutes et tous.
Lorsque j’ai annoncé ici que je prenais une pause, j’imaginais rester absente une semaine ou deux maximum. J’avais évoqué mes ennuis de santé et ma fatigue, sans entrer dans les détails.
Pour faire simple, je souffre de douleurs chroniques depuis des années. Comme toujours, lorsqu’il y a des douleurs sans signes cliniques aussi nets qu’un os cassé par exemple, j’ai été envoyée de médecin en médecin, d’examen en examen, jusqu’à ce que je sois suivie par un centre antidouleur. Si les choses en étaient restées là, tout irait bien, évidemment. Je pouvais travailler et vivre normalement malgré tout.
Il y a quelques années, je suis tombée sur mon lieu de travail, victime d’un mal de tête soudain et horrible, et l’hôpital qui m’a prise en charge a fait n’importe quoi : en voyant mon dossier de douloureuse chronique, ils ont pensé que j’exagérais. Après une perfusion de morphine, ils m’ont renvoyée chez moi.
Trois jours plus tard, la même douleur m’a terrassée (et croyez-moi, tout ce que j’avais connu avant, des douleurs chroniques à mes deux accouchements, n’était qu’une partie de plaisir à côté de ça) et je me suis retrouvée une fois de plus aux urgences. Je suis restée inconsciente deux jours, pendant lesquels j’ai été laissée dans un box. Car voyez-vous, mes analyses de sang indiquaient selon les médecins un alcoolisme chronique. Sauf que… sauf que les antidouleurs que je prends attaquent le foie de la même façon que l’alcool !
Bien évidemment, les examens effectués ensuite étaient tous normaux.
Cet épisode était un AIT (Accident Ischémique Transitoire) ou un petit AVC (Accident Vasculaire Cérébral). Une fois passé, plus de signes de saignement dans le cerveau, mais j’ai eu des séquelles terribles : perte de mémoire, perte de parole, difficultés à marcher et à bouger. J’ai tenté de reprendre le travail, mais c’était une bataille perdue d’avance : je n’arrivais plus à me concentrer assez et mon patron n’était pas du tout compréhensif. (1/3)