Je me souviens le soir, quand j’attendais mes parents avec impatience à la sortie de l’école.
Je me souviens de la satisfaction que j’ai éprouvé quand j’ai fini mon premier livre, seule.
Je me souviens de la première fois que j’ai dû lire un discours seule, le stress qui s’était emparé de moi, la peur de me tromper, la répétition du texte encore et encore, l’appréhension, les sourires dans le public, les gens qui écoutent avec attention et les applaudissements à la fin, la pression qui redescend et la fierté.
Je me souviens, de tous ces moments; de toutes ses journées à rire avec mes amis, de toutes nos disputes, de toutes nos confidences, de tous ces regards échangés, de toutes ces fois où ils ont été là, et ces souvenirs je ne les échangerai pour rien au monde.
Je me souviens la première fois que j’ai dû dire adieu, une déchirure, un monde qui s’écroule, on est jamais prêts à ce genre de choses, à ces départs sans retours, on ne s’y habituera jamais, mais ils marqueront notre vie et nous devrons toujours nous relever après, parce qu’il faut être fort.
Je me souviens de toutes ces nuits passées à pleurer, à crier ma rage, à écrire ma tristesse et à penser la vie, à regretter et à pleurer, encore ; je me souviens de toutes ces insomnies, de tous ces réveils en sueur après un cauchemar.