J'ai réalisé que ma plus grande peur était quelque chose d'immatériel.
Une peur que vous ne sentez que lorsque celle-ci glisse entre vos doigts, vous échappant. Un peu comme si vous vouliez boire à-même vos mains, mais faute de temps, l'eau coule de vos doigts avant d'arriver à vos lèvres.
Une peur avec laquelle je me retrouve tout le temps face-à-face lorsque je me retourne ou quand j'essaie de voir loin devant moi.
Une peur qui vous enivre, qui vous endort, qui vous réveille le lendemain matin, fatigué de n'avoir pas pu dormir assez longtemps.
Une peur qui vous chuchote à l'oreille: "tu aurais du passer plus de temps avec elle"
Une peur qui vous sépare, variant entre beau-temps, mauvais-temps, quelques heures de route pour trois baiser, un condom utilisé et un au-revoir larmoyant,
Une peur qui vide vos comptes de banques, qui vous répète que le temps c'est l'argent.
Une peur qui vous assure que si vous travaillez à temps-plein, vous allez réussir à gagner votre pain.
Une peur qui ne vous dira jamais, au contraire de toutes ces grands-mères réconfortantes, que le temps arrange les choses.
Une peur qui enterre les plus grands rois, et qui, entre-temps, surpeuple notre population qui a faim et qui a froid.
J'n'en ai plus de temps, à m'en faire. J'veux juste m'en défaire, de c'te manie là, de regarder ma montre à tout bout de champ.
J'veux juste me faire dire que tout va bien aller, une fois de temps-en-temps.