Je publie ici ma dernière bribe de pensées, hommage à M. Georgelin :
Monsieur le grand chancelier,
Les mots me manquent, je le crains. Après tout, la sincérité n'a point d'égal, pas même ses moyens d'expression.
Pourtant, c'est cette même sincérité que vous aviez à chaque fois que vous passiez devant moi. Emplie de force, souvent de rudesse, toujours d'exigence, rarement de sourires, mais d'une bienveillance profonde, même si cachée. J'ai encore souvenir de la dernière cérémonie [où j'étais], cet au revoir où vous êtes parti en hâte pour éviter aux larmes de couler. J'ai encore souvenir de vos discours, de votre dévotion et de votre importance donnée au devoir et à l'honneur.
Vous avez donné de votre corps, de votre courage, de votre vie et de votre âme dans le patrimoine. Nombreux sont ceux qui vous connaissent pour Notre-Dame. Pour ma part je me souviens de vous menaçant de vous attacher vous-mêmes aux vieux pianos de la basilique de Saint Denis si quelqu'un osait penser y toucher. Ainsi, même si je ne m'adresse à vous qu'à travers un titre révolu, c'est à travers celui-ci que vous restez dans ma mémoire. C'est à travers cette force et cet engagement que je me souviendrai de vous. Nulle part ailleurs je n'ai rencontré quelqu'un de la même grandeur, du même amour franc des lieux d'histoire de France.
Vous laissez derrière vous votre plus grand chantier, inachevé. Vous qui prenez place dans l'après-vie, je vous souhaite de pouvoir veiller sur celui-ci jusqu'à sa fin. Vous ne vouliez pas prendre de retraite, cesser de travailler, pour moi il ne fait aucun doute que là où vous êtes, vous êtes déjà affairé à bien des choses. Je me permets de reprendre vos mots : le travail, le travail, le travail.
C'est avec émotion que je termine cette lettre, ce dernier hommage. Je reprends cette fois-ci les derniers mots que je vous ai chanté, au milieu des élèves [...] : Adieu Monsieur le grand chancelier, on ne vous oubliera jamais.