Chapitre 6 - La Mécanique Ondulatoire

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Dans le hall, l'horloge indiquait dix-sept heures cinquante cinq.

― Tu es en avance de cinq minutes ! s'exclama justement la voix joyeuse d'Opsoei. Je venais m'assurer que tu trouvais ton chemin, mais tu n'as pas eu besoin de moi. Alors, comment s'est passé ton après-midi ?

― Vraiment bien, dis-je avec un sourire. Vous aviez raison, j'avais besoin de m'occuper et de ne pas rester seul.

Opsoei me sourit.

― Il semble que ça ait eu un effet positif, tu as déjà meilleure mine. Suis-moi.

Il m'emmena dans un couloir jusqu'à son cabinet semblable à celui d'Opsyma : aux murs bleu pâle, avec un bureau, des fauteuils, et une table d'examen.

― Est-ce que vous pensez que je pourrais éviter les soins ? Je me sens mieux qu'hier, peut-être que simplement rencontrer des gens, me sentir utile, et avoir des activités, me permettrait d'aller mieux.

Il hocha lentement la tête comme s'il réfléchissait, et ouvrit au-dessus de son bureau un écran holographique affichant ma courbe hormonale. Je n'avais même pas remarqué à quel moment le scan corporel avait eu lieu tant les scanners automatiques étaient discrets... Ma courbe avait remonté dans la journée, mais elle était encore bien au-dessous de la barre bleue d'équilibre hormonal. J'essayai de contenir ma déception.

― Sur le long terme, oui, m'assura Opsoei, et cela te permettra d'être heureux durablement. Mais pour l'instant, tu es encore fragile, et tu as besoin du traitement.

Je pris une profonde inspiration, je n'y avais pas trop cru, mais je devais tenter ma chance. Malgré tout ce que lui et Opsyma m'avaient dit le matin même pour me rassurer, j'étais toujours inquiet.

― Nous n'avons pas encore parlé en détail de ce que tu veux, reprit-il. Quel médecin veux-tu pour t'administrer le traitement ? Un cabinet comme celui-ci te conviendrait-il ? Ou la salle de soins d'hier ? Ou as-tu une autre préférence ?

― Je... Je n'y ai pas vraiment réfléchi, avouai-je. Mais, je préfèrerais que ce soit vous, si vous êtes d'accord.

Il hocha la tête et me sourit d'une manière encourageante.

― Ce cabinet me conviendrait... à condition de diminuer un peu la luminosité.

― Aucun problème. Je voudrais essayer sans t'attacher, et dans une autre position. Acceptes-tu d'essayer ?

― Oui ! dis-je avec soulagement. Sans m'attacher me va parfaitement, et pour la position, ça dépendra de si elle est plus gênante ou moins gênante.

Il acquiesça et activa une commande holographique. Un pan du mur derrière la table d'examen, s'ouvrit et coulissa, révélant une sorte de salle de bain équipée de toilettes.

Je frissonnai.

― Tu dois avoir besoin de te rafraîchir, dit-il d'un ton avenant. Le temps que je prépare le matériel, passe aux toilettes, subis une stérilisation et un lavement, puis prends une douche. Pour que les choses soient plus confortables pour toi, je te conseille de sélectionner le dispositif de lubrification. Quand ta douche sera terminée, l'assistant virtuel se chargera de te préparer pour le traitement, et tu seras peut-être plus à l'aise ensuite. Laisse tes vêtements dans le bac de ramassage automatique, et reviens nu.

Je hochai la tête, incapable de parler, et partis d'un pas raide dans la salle d'eau. J'avais décidé le matin de ne plus contester le traitement ni les soins journaliers, mais c'était vraiment difficile.

La porte coulissa derrière moi, je pouvais la rouvrir d'une simple pression sur le panneau. Un écran de contrôle apparut, m'informant de la température de la pièce, de l'humidité, et récapitulant pour moi ce que venait de me demander Opsoei, sous la forme d'une liste de tâches.

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