Chapitre 20 : Marine, marine quand nous tiens

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Les cris effrayés des bourgeois régnaient à l'intérieur de la cité à la vue du corps inerte de leur compère, ils fuirent la rue et imploraient de l'aide auprès de la base marine à proximité, les soldats sur place se hâtaient de rejoindre la scène du crime afin de dénicher le coupable. Marco et River restaient tapis dans l'ombre, spectateurs des événements, toutefois le blondinet dévisageait de temps à autre sa voisine dont le regard émeraude était obnubilé par le cadavre étendu et la silhouette recroquevillée à quelques mètres de lui.

- J'aurai dû me lancer dans les jeux fléchettes, commenta-t-elle tout en faisant un premier pas vers sa victime

Il ne sût quoi répondre à ceci, trop déconcerté par la situation, certes il avait eu l'occasion d'évaluer ses capacités en combat mais il n'aurait jamais pensé qu'elle puisse tuer quelqu'un aussi aisément et sans se faire remarquer.

La chasseuse se mit à genoux face à l'autre femme, ses bras sous ses cuisses, elle l'observait sous toutes les coupures, elle connaissait ce tatouage d'aigle dont la partie inférieure était cristallisée gravée dans sa chair caramélisée, sa chevelure ténébreuse auparavant maintenue par un chignon complexe et ses prunelles chocolatines paraissaient si fanes, sa fréquence cardiaque s'accentua au rythme du silence qui les réunissait.

- Piou-piou soit un gentleman et passe lui ta chemise, dit-elle sans lui accorder le moindre regard

Habituellement il aurait répliqué quelque chose de tranchant mais son instinct lui indiquait de ne rien dire alors il se dévêtit simplement de son vêtement et le lui transmit entre ses mains, un faible et inaudible remerciement parvient à atteindre ses tympans.

- Tu seras mieux comme ça, continua-t-elle en couvrant son corps dénudé, tu peux marcher ?

Un faible hochement de tête lui répondit, l'esclave se releva péniblement, son visage creusé dénonçait toute sa souffrance et fatigue accumulée, la blanche observa les alentours, les marines trop agités ne les avaient même pas vue s'éloigner progressivement des lieux en compagnie de la brune dont les pas ne cessaient de dévier de leur trajectoire, elle hésita à passer son bras autour de sa taille afin de la soutenir mais ses légers tremblements montraient que cette aide était une mauvaise idée dans son état actuel. Dans un commun accord l'ancien duo décida d'amener la femme auprès d'un médecin, le plus fiable se situait sur le Moby Dick.

Les pirates s'étaient attendus à revoir la jeune femme avec un coup de pied aux fesses de la part de Marco néanmoins ce ne fût pas le cas, il ne l'avait jamais vu aussi calme, enfermée dans la cabine où résidait la blessée, le phénix fit un compte rendu auprès du capitaine afin de lui expliquer la situation. Décidément elle avait le don d'attirer les ennuis.

- Penses-tu que cette femme est l'une de ses anciennes acolytes ? Demanda le géant du navire

- Je l'ignore Père

- Je vois, il fit tourner sa fiole de saké dans sa coupelle avant de déguster une gorgée

- River est le genre de personne à agir en solo, continua le blond

- Pourquoi la t-elle sauvée ? Questionna Ace intrigué

- Le seul moyen de le découvrir et de lui demander directement, rétorqua Edward Newgate

Les rayons flamboyants pénétraient vivement par l'intermédiaire du large hublot ovale, du matériel médical traînait sur la petite table amovible au côté du lit, l'odeur de désinfecteur s'imprégnait dans ses narines causant ainsi une grimace de dégoût, la chasseuse guettait le réveil de la malade, cette dernière était couverte de bandage accompagnée d'une perfusion dans le bras, la machine indiquait un rythme cardiaque régulier, elle posa doucement sa main contre la sienne, la brune tiqua dans son sommeil, le chiffre augmentait violemment.

La Chasseuse de Prime de North BlueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant