Chapitre 13 : Helena Regros ?

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Le professeur ainsi que les Natifs discutent sur la plage de Waikīkī Beach. C'est ici que le tsunami devrait frapper selon Manui. Nashoba les avait rejoint dans le restaurant à cookies peu de temps après que le professeur ait fait sa déclaration. C'est lui qui avait proposé qu'ils continuent leur discussion à l'abri des oreilles indiscrètes.

– Comment cela se fait que vous soyez au courant, demande Nashoba en regardant le professeur derrière ses lunettes de soleil.

L'homme en question s'adresse aux trois Natifs tout en répondant :

– Il y a quelques jours, le Maire de Hawaï m'a fait venir dans son bureau pour une affaire d'extrême urgence. Je travaille habituellement en Californie et j'enseigne la sismologie aux étudiants. Du coup, quand j'ai reçu cet appel du Maire, j'ai compris que cela devait être quelque chose de grave. Donc j'ai pris le premier avion pour Honolulu, là où le Maire voulait que je le rencontre et puis il m'a expliqué ce qu'il avait découvert.

– Et du coup ? Demande Bao avec impatience.

L'homme était en train d'ordonner ses pensées et ce silence de réflexion ne plaît pas au jeune homme.

– J'y viens, le rassure Manui avec un petit sourire. Du coup, la police secrète du Maire est tombée sur un document assez compromettant.

– Quoi comme document ? Veut savoir Hina.

– Une lettre adressée à l'un des opposants politiques du Maire. Elle est signée sous un faux nom car la police n'a pas réussi à tracer l'expéditeur. Sur cette lettre, le fameux expéditeur confirme que la vague s'abattra bien d'ici deux jours. Elle arrivera vers 7h du matin.

– Comment savoir si ce n'est pas un canular ? Questionne Nashoba.

Manui se tourne alors exclusivement vers lui.

– L'opposant politique en question n'en est pas à sa première tentative de coup d'état, vous savez ? Déjà lors des élections, il a contesté fermement les résultats des votes tel un enfant capricieux. Son parti, ainsi que lui, sont surveillés depuis notre police secrète depuis un petit moment.

Les Natifs prennent en considération ce que le professeur vient de leur avouer puis Hina pose alors une question :

– Qu'est-ce que vous attendez de nous ?

Manui les considère les uns après les autres avant de dire :

– Il faut tout d'abord retrouver et arrêter le fameux expéditeur de la lettre car c'est lui qui va déclencher la vague.

Manui se tourne alors vers la jeune femme avant de planter son regard dans le sien.

– Mais si par malheur nous échouons, nous nous en remettrons à vous Fille des Éléments.

La jeune femme sent alors la pression sur ses épaules. Si jamais ils ne réussissent pas à arrêter la personne déclenchant ce tsunami, elle devra alors faire face à la vague meurtrière. Arrêter un tsunami n'est pas une chose facile lorsque vous êtes un élémentaire. Car l'eau est un élément très difficile à dompter. Ainsi, il existe peu d'élémentaires de l'eau en réalité.

Une main se pose sur la sienne sur le sable et Hina relève alors les yeux vers son propriétaire. Nash la regarde et Hina lit dans son regard de l'encouragement et de la confiance. Elle lui adresse un sourire pour le remercier.

– Dites nous que vous avez des pistes pour retrouver cette personne, tente Bao en craignant que ce soit déjà trop tard.

– On a un nom comme je vous disais, mais c'est un faux.

– Montrez voir, réclame Nash en enlevant sa main de celle de Hina.

La jeune femme n'avait pas bougé sa main. Elle appréciait ce contact qui la réconfortait.

Manui sort un papier froissé de la poche de sa chemise et le tend au jeune homme. Nashoba le déplie et lit le nom écrit en bas de la page :

– Helena Regros. (Nash relève les yeux vers Manui) Ce nom n'a pas été trouvé par la police ?

Le professeur secoue la tête.

– C'est ce que j'ai dis.

Nash ramène alors ses yeux vers la lettre. Hina et Bao se mettent alors à regarder avec lui jusqu'à ce que Nashoba fasse une réclamation :

– Auriez-vous une liste des terroristes connus par votre police ? Je suppose que le nom que l'on doit trouver sera sur cette liste...

– Laissez moi juste passer un coup de téléphone.

Le professeur sort son cellulaire de la poche de son short puis se met à discuter avec son interlocuteur. Il discute quelques minutes avant de raccrocher.

– Je vais recevoir une liste d'ici dix minutes, finit-il par dire aux Natifs.

Ces derniers le remercient tout en continuant à chercher.

– Ce que je ne comprends pas, avoue Manui, c'est comment cette « Helena » a prévu de faire pour déclencher un tsunami...

Le professeur continue à faire part aux Natifs de ses interrogations sans que ces derniers n'aient une réponse à lui fournir. En réalité, Manui est très angoissé par cette histoire. Il n'a aucune idée de ce qu'adviendrait l'île après le passage de la vague. Surtout en pleine saison touristique. Les autorités n'auraient pas le temps de prévenir la population et les dégâts seraient très nombreux. Trop nombreux.

Un bip fait sursauter le professeur qui se précipite sur son téléphone. La fameuse liste vient de lui parvenir par mail. Manui s'empresse de l'ouvrir avant de confier le cellulaire à Hina. Les trois Natifs comparent ce prénom avec ceux de la liste. Ils les font défiler jusqu'au dernier sans parvenir à trouver qui est cette « Helena Regros ».

La recherche se poursuit toute la journée ainsi que toute la nuit dans la chambre d'hôtel du professeur, la dite chambre étant plus près de la plage. Les quatre personnes ont imprimé la liste en plusieurs fois afin de pouvoir chacun travailler dessus. Ils ont cherché selon pleins d'idées : chercher parmi les personnes déclarées en prison, l'échange de lettres selon des algorithmes, la recherche internationale etc. Mais rien n'y fait. Ils ont toujours aucune idée de qui est cette personne qui se cache sous ce faux nom.

Plus le temps passe, plus Hina s'affole. Elle craint de devoir lutter contre une vague dont elle ignore la hauteur, ni la force.

À 6h du matin, la jeune femme prétexte la faim pour s'éclipser de la chambre. Elle annonce qu'elle part chercher le petit déjeuner dans un café. La jeune femme accueille le petit vent qui lui fait face dès sa sortie du bâtiment comme une bénédiction. Elle n'en pouvait plus de la tension qui régnait là haut. Elle a besoin de prendre l'air pour mettre au clair ses esprits.

Hina marche dans les rues encore endormies de la capitale jusqu'à un petit café. Elle commande quatre cafés ainsi qu'une dizaine de petits pancakes puis prend le chemin du retour. Son regard se pose alors sur l'océan. La jeune femme sourit en voyant cette étendue paisible.

Son téléphone sonne et elle décroche en voyant le nom de Bao affiché sur son écran.

– J'arrive, commence-t-elle, j'ai du café et des pancakes.

– Cool, nous on a une bonne nouvelle, on est sur une piste là ! Se réjouit le jeune homme à l'autre bout du fil.

Les deux amis continuent à discuter lorsque la jeune femme s'arrête à côté du poste de police. Elle fixe l'océan sans rien dire. Le manque de réponse à sa blague inquiète le jeune homme qui la rappelle :

– Hina ? Tu as entendu ?

– La mer s'est retirée... ne peut que dire la jeune femme.

Elle lâche ses victuailles et regarde autour d'elle jusqu'à ce que ses yeux rencontrent le poste de police.

– Bao la mer s'est retirée ! C'est trop tard il faut prévenir tout le monde ! Je vais au poste de police de mon côté !

Hina raccroche sans laisser le temps à son ami de répondre puis se met à courir.

Une course contre la montre vient de commencer.

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