Une nuit d'halloween

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Trop calme.

J'entends la pluie tomber.

Les clients ont pris leurs clefs et se sont enfermés dans leur chambre.

Mon travail est fini, les factures sont soldées, pas un appel, pas un mail, pas de notifications.

Rien à la télé, si ce n'est des vieux films d'Halloween.

Pas un chat dehors.

L'ennui s'installe, alors j'avance le travail de mes collègues. Bouclé en 2 heures, encore 5 heures à tirer.

Que faire ?

Pas le temps de réfléchir, les clients descendent un à un, valise à la main et ne me lance aucun regard en déposant leur clef sur le desk de la réception.

Je rattrape le dernier, il sursaute. Me regarde et bégaye avant de disparaître.

Je ne comprends pas.

Il a peur, ils ont tous peur.

Le tonnerre gronde ce qui me fait sursauter.

Bon sang, c'est quoi leur problème.

En 10 minutes, l'hôtel s'est vidé.

Je monte dans les étages, tout y est en ordre.

Je me décide à remonter les caméras dans le cas où quelque chose m'aurait échappée.

J'hallucine.

Ce sont des vidéos de mon enfance qui défilent sur la télé.

Impossible.

J'appelle la direction, aucune réponse. J'appelle la maintenance et j'entends des gens pleurer.

J'ai des frissons, l'un des sanglots me fait penser à ma mère.

Je l'appelle, mais rien. Aucune tonalité.

Je veux quitter l'hôtel, mais je suis enfermée à l'intérieur. Les clefs ne fonctionnent pas.

Que se passe-t-il ?

Le tonnerre gronde de nouveau, puis c'est la nuit noire.

Je suis seule.

Aucun son ne sort de ma bouche.

Je sens les murs se rétrécir à chaque coup de tonnerre. Je veux pleurer, mais aucune larme ne coule.

J'ai si peur. Je me recroqueville à chaque éclair. Je ferme les yeux et prie.

Je les rouvre en entendant la grêle tomber.

Je ne peux plus bouger.

Je suis entourée de 4 murs, le plafond à 3 cm au-dessus de moi. Je suffoque. J'entends de nouveau les sanglots.

Que se passe t il?

J'entends du bruit qui provient des étages, pourtant l'hôtel est vide.

Impossible.

Les bruits se font de plus en plus présents.

De la poussière me tombe sur le visage. Je ferme les yeux. Je sens une main. Je hurle.

Le premier son qui sort de ma bouche.

''Où pensais-tu finir ? '' Me dit la personne à qui appartient la main.

Je ne comprends pas. Je me relève maintenant que j'en ais la possibilité. Je regarde la personne et j'ai peur.

C'était la première victime de l'hôtel. Son portrait était accroché partout dans l'établissement.

"Les enfants paient pour les crimes de leur parent" me dit il.

Je recule d'un pas. Je ne peux pas sortir d'ici.

Le tonnerre gronde suivit de la pluie.

Des mains se dessinent sur le sol. Elles semblent bouger.

Je prends le risque de me retourner.

La première victime me regarde, et ses membres se détachent de son corps avant de disparaître.

Le silence de nouveau.

Je sanglote. Ma vue se brouille. J'essuie mes larmes.

Je suis de nouveau dans le bureau de la réception.

Une cliente claque des doigts sous mes yeux.

Elle semble impatiente.

"J'aurais dû être la première à jouer. Il ne reste que 5 minutes."

Je regarde l'heure. Il est 23h55.

Un trait rouge se dessine sur son cou.

Je hurle.

Je réussis à quitter l'hôtel. Mais je suis rattrapée par 2 hommes en blanc. Ils me piquent au bras et je me laisse porter.

Au loin, je les entends dire à une femme : "elle les a tous tués, ces pauvres touristes. Elle est bien là descendante de ce criminel."

Ce n'est pas moi. Je pleure.

La femme au trait rouge se retrouve face à moi, elle mime s'asseoir sur un fauteuil. Un stylo à la main et me dit : "Bien sûr que ce n'est pas toi, enfin pas tout à fait. C'était moi. Cette euphorie pendant l'acte. Je comprends pourquoi ton grand-père la fait. Je le remercierai presque de m'avoir fait ça." Elle me montre son cou. Le trait rouge était en réalité la trace d'un couteau lui tranchant la gorge.

Mon grand-père lui avait laissé cette marque.

Elle se mit à rire et je fais comme elle.

Je n'ai aucun contrôle.

Je suis fini.

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