Je vais t'aider.

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C'était par l'appel à la prière que Zeyna fut réveillée ce matin là. Comme à son habitude, elle se dépêchait de sortir de son lit afin de faire ses ablutions, sa prière obligatoire, sa première non-obligatoire et son dhikr.
Après ce passage très important, elle se préparait comme tout le monde, enfin, pas tout à fait. En plus de se préparer, Zeyna s'obligeait à ranger la maison, à faire la vaisselle, à laver le linge... tout ça dans les 2h qui précédait son départ pour la faculté.

Elle était bien obligé de faire ces taches, et pour cause, elle vivait quasiment seule. Sa mère avait pour habitude, depuis que Zeyna a eu ses 16 ans, de partir pour de longues durées en Algérie, son pays natal. La mère de Zeyna était belle, très économe et très sage, elle se nommait Maria. Quant à son père, et bien... Zeyna refusait de parler de lui. Mahira, même elle, qui était pourtant sans gêne et sans secret, n'osait pas aborder ce sujet avec elle. Mais, contrairement à ce qu'on pouvait penser, elle aimait énormément son père, elle pouvait mourir pour lui, elle possédait une énorme complicité avant son départ pour la Mecque. Il avait décidé de déménager pour l'Arabie Saoudite juste après son pèlerinage. Cela n'avait pas dérangé Zeyna au départ, mais après quelques années, une profonde peine s'est installé en elle, une peine que seul la prière et l'écoute du Coran pouvait calmer.

Zeyna était coquette, elle savait se mettre en valeur tout en gardant de la pudeur, elle se maquillait plutôt bien et aimait se coiffer.
Après s'être préparé et avoir mis en ordre son appartement, elle prenait le train direction Paris Saint Lazare, puis le métro.

Zeyna était arrivée dans l'amphithéâtre afin de suivre son cours de psychologie. Elle remarqua aussitôt que Saifaddine avait changé de place, il gribouillait on ne sait trop quoi sur son cahier. Leurs regards se croisa. « Il a l'air fatigué » pensait Zeyna.

Et pour cause, Saifaddine était réellement exténué, et ses cernes le prouvaient, il se couchait chaque nuit au alentours de 3h du matin et enchaînait petits boulots et études. Il vivait seul. C'est en vrac qu'il sortait de chez lui chaque jour, les cheveux attachés laissant quelques mèches tombées sur son visage. Sa mâchoire carré et contractée, ses sourcils fournis lui donnaient un air énervé et mystérieux. On n'en savait que très peu sur Saif, il n'était pas bavard, il n'avait pas d'ami, il ne souriait jamais....

Les cours se déroulaient à peu près normalement, l'heure de manger avait sonné, et Zeyna avait pour but de rentrer chez elle puisqu'elle n'aurait plus cours après. Mais Saif la rattrapa.

S: eh
Z: oui ?
S: on devrait taffer non ?
Z: oui tu as raison
S: passe donc chez moi.

Zeyna n'avait jamais mis les pieds chez un homme, mais elle pensait à la parole de Mahira, elle devait être sociable et s'approcher des gens qui l'entourait.

Z: d'accord.

Une fois arrivée chez lui, elle remarqua immédiatement l'obscurité de l'endroit. Elle enleva ses chaussures et ouvrit les volets.

S: qu'est ce que tu fais ?? J'allais allumer la lumière.
Z: La lumière d'Allah est plus pure.

Saif avait une certaine fascination pour la douceur de Zeyna. Il sentait son coeur battre tellement fort, il avait une chaleur au niveau de la poitrine dès qu'il s'approchait d'elle. Il quitta brusquement la pièce. Puis revenu le visage trempé.

Z: Bon et si on se mettait au travail ?

2 heures passèrent et les deux jeunes se mirent a dévier sur des discussions n'entraînant pas vraiment l'avancement de leur exposé.

Zeyna riait beaucoup aux histoires de Saif. Lui même avait sous ses yeux le doux rire de Zeyna. Son visage parfaitement mis en avant par les rayons dorés du soleil se couchant peu à peu. L'ombre des broderies des rideaux se posaient sur ses pommettes laissant entrevoir des zones de lumière sur ses yeux s'apparentant noisettes ainsi que sur ses pommettes illuminées par la poudre nacré de sa palette de maquillage. Encore une fois le physique avantageux de Zeyna poussait Saif à une sensation qu'il n'avait encore jamais perçu, ou du moins qu'il avait toujours su contrôler. Zeyna remarqua qu'il l'observait déjà depuis un moment et qu'il ne riait plus.

Z: pourquoi me regardes-tu ainsi ??
S: je sais pas, je trouve que le soleil te met bien en avant. Je peux te dessiner ?

Zeyna n'était pas tellement a l'aise a l'idée d'être dessinée mais, les paroles de Mahira résonnaient sans cesse, elle devait être plus ouverte au monde.

Z: je veux bien.

Saif sortie alors de son tiroir un vieux journal et un crayon. Il griffonnait sur sa feuille un long moment. Une fois arrivé aux détails de son dessin. Il leva une nouvelle fois la tête et croisa immédiatement le regard de Zeyna. Ceux ci se regardèrent. La chaleur dans la poitrine de Saif était de nouveau présente. Il se perdait dans les yeux de Zayna. Il s'approcha d'elle, lui passa la main dans les cheveux, et avant même que leurs lèvres se rejoignent... Il attrapa le cou de Zeyna et l'étrangla. Elle ne pouvait plus respirer, elle le regarde une nouvelle fois dans les yeux, s'étouffant, ses pieds ne touchant plus le sol. Il essayait de ne pas la regarder  mais, après 5 seconde il l'a lâcha en croisant son regard de détresse. Zeyna tomba au sol, elle n'avait plus la force de se lever.  Lui s'assit sur le canapé, tête entre les mains.

S: je suis- je- je suis désolé j'ai j'ai essayé de ne rien faire j'ai essayé de ne pas écouter mon instinct je- s'il te plaît part part je ne reviendrai plus à la fac je suis dsl je vais partir et te laisser je- excuse moi. J'ai toujours évité les problèmes et aujourd'hui j'en cause à la seule femme qui m'importe un peu je suis dsl.

Il sentit une main dans ses cheveux, leva la tête et aperçu Zeyna au dessus de lui, les yeux humides et le cou rouge.

Z: ça va aller, je n'ai pas peur, je vais t'aider.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 21, 2021 ⏰

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