Asborne arriva devant la cité fortifiée, résidence du roi et seul obstacle se trouvant entre lui et le commencement de sa conquête. Les remparts étaient hauts et les immenses portes de la ville complètement fermées, aucun bruit ne se faisait entendre. L'homme soupira et claqua des doigts.
Un court instant après, les gonds crissèrent en un bruit terrible et les portes de la ville connue sous le nom de la Forteresse furent projetées sur la route principale de la ville. Elles gisaient maintenant au sol, brisées comme si elles n'étaient qu'argile. Lui, cependant, avait les yeux fixés sur le château se dressant devant lui.
Il attendit que les poussières se dissipent avant de s'engager dans la capitale, déserte. Il avait senti la magie d'illusion qui cachait les hommes sur le toit, c'est pourquoi il ne fut pas surpris quand une volée de flèches s'abattit sur lui alors qu'il dépassait les parties les plus pauvres de la ville. Cependant, elles s'arrêtèrent toutes à trois pas de sa position avant de tomber au sol sans bruit.
Ses assaillants devaient s'y attendre car immédiatement après, une vingtaine d'hommes en armure apparurent devant lui, le restant des forces le contournait pour l'attaquer par surprise tandis qu'il serait occupé avec les chevaliers. Cependant il était Asborne, malgré l'aura qu'ils dégageaient, il tira son épée et les renforts, en arrivant, ne trouvèrent plus que les corps sans vie des Vingt Chevaliers d'Enedir, et aucune trace du plus grand ennemi qu'ils n'aient jamais eu à combattre.
Ce dernier avait déjà atteint le centre de la cité. Là où dans les bas-fonds il pouvait sentir la population recroquevillée de peur dans leur demeure, cette partie de la ville était réellement déserte, les nobles l'avaient depuis longtemps quitté dès qu'ils apprirent qu'ils n'étaient pas du côté des gagnants. Cela ne servit qu'à assombrir l'expression d'Asborne qui n'attendit pas d'arriver devant le château avant d'assassiner les soldats ayant gardé assez de courage pour tenir leur poste.
La cour du château différait des parties riches de la ville autant que ces dernières différaient des parties pauvres. Une haie représentant la déesse de la nature s'embrasa spontanément au passage du mage et les portes menant à la salle du trône se liquéfièrent lui permettant de passer sans ralentir une seule seconde.
Ce n'était cependant pas sa destination, il prit un couloir sombre et tortueux, détruit le mur qui s'ouvrait sur un passage secret et traversa la puissante barrière protectrice sans sourciller. Enfin il finit par trouver la présence qu'il sentait depuis son entrée au château : le roi. Il était au fond de la salle, le visage tordu de peur, sa femme et ses deux enfants s'attachaient à lui victimes de la même émotion. Un homme se trouvait dans l'ombre derrière eux.
Le roi se leva, tremblant, et cracha avec un sourire dément :
« L'Oracle a annoncé ton arrivée, Asborne. Tu vas me tuer, n'est-ce pas ? D'un coup d'épée ? Moi ? »
Il dégaina son épée, les yeux injectés de sang, et continua :
« Tu n'es rien, tu ne sers à rien, tu n'as pas de sens, tu ne devrais pas exister ! Ton règne s'achèvera avant d'avoir commencé, si on peut appeler ça un règne ! Ta mort sera oubliée, tu seras oublié. Je te défie, ici et maintenant, pour la gloire du trône, je te détruirai, quitte à en mourir ! Je— »
Et sur ces mots se termina la vie du roi Peliades.
Tandis que ses proches étaient paralysés par le choc, le mystérieux personnage s'agenouilla devant Asborne :
« Je suis l'Oracle Pourpre, observateur de l'éternité, voyageur des temps, et je bénis votre règne, Roi-Sorcier. »
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Fragments
Short StoryJe m'entraîne à écrire, dites-moi ce que vous en pensez. Chaque chapitre est un un texte plus ou moins indépendant.