Chapitre 7 : POV Harry : Moi, jaloux ?!

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Vendredi 23 octobre, dortoir des Gryffondors, 17h08

– Arrête de faire cette tête, Harry, ce n’est pas aussi terrible que tu le penses !

– Seamus a raison. Pour une fois qu’on décide de sortir, tu pourrais avoir l’air plus motivé.

Plus motivé ! Il en a de bonnes Ron ! Je n’ai aucune envie d’aller en boîte parce que d’une part, je ne sais pas danser et d’autre part, ça ne me dit rien du tout de faire la fête.

Ça peut paraître cliché mais j'ai le cœur en miettes. Vous savez, des miettes, comme dans le petit Poucet. Sauf que si vous suivez les miettes de mon cœur, vous arriverez tout droit sur le plus beau et le plus con spécimen de Poudlard, j’ai nommé Draco Malfoy.

Car même avec le cœur brisé, je sais reconnaître un con quand j’en vois un, et Draco Malfoy est vraiment très très con !

Ce con m’a traité comme un moins que rien. Dans ma courte vie, j’ai eu plusieurs emplois. J’ai été bonne à tout faire chez les Dursley, souffre-douleur dans la classe de  Rogue, attrapeur de Quidditch chez les Gryffondors, c'est bien sûr celui que j'ai préféré, puis chef d'armée pour Dumbledore et enfin tueur de  Voldemort. Mais je n’aurais jamais imaginé avoir un jour à endosser le rôle d’une pute.

Et c’est exactement ce que Malfoy m’a fait ressentir quand il m’a viré de son lit. J’ai eu l’impression d’être une vulgaire prostituée. Et encore, une prostituée, elle reçoit un salaire pour ce qu’elle fait, moi tout ce que j’ai gagné, c’est des larmes.

Ce con m’a fait pleurer. Je n’aurais jamais cru qu’il y parviendrait mais les larmes sont venues toutes seules, sans que je puisse les retenir. Quand ma colère est tombée, elles sont arrivées, toujours plus nombreuses.

Elles ont coulé quand j’ai compris que j’étais amoureux de la seule personne qui ne m’aimera jamais car elle en est incapable. Un Malfoy n'aime pas et Draco Malfoy plus que tout autre est incapable d’aimer.

Les larmes ont débordé quand j’ai compris que je n’avais même plus la haine pour me soutenir. Et elles étaient toujours là quand j’ai pris conscience que depuis le début, depuis qu’il m’était apparu sur le Chemin de Traverse il y a  sept ans, j’ai toujours eu cette attirance pour lui.

Le problème, c’est qu’avant, ce sentiment n’avait pas de nom pour moi, et d’autres étaient là pour le masquer : l’antipathie, la haine ... et le désir.

L’antipathie a fait place assez rapidement à la haine, cette haine qui a duré si longtemps et  qui a disparu au  fur et à mesure que je le côtoyais pour la pièce de théâtre.

Le désir s'était déjà manifesté, de plus en plus fort,  de plus en plus exigeant mais lorsque le désir a été assouvi, ce n'est pas le soulagement que j'ai ressenti.

Car c'est à ce moment-là qu'il m'est apparu, clair, limpide, absolu, ravageant tout sur son passage, Il m'est apparu comme un trait de lumière transperçant une obscurité profonde.

Le désir assouvi, mon corps comblé, il est resté ce dernier sentiment que j'avais occulté jusqu'alors. Je l'ai découvert quand  mon cœur a explosé. Il est resté l’amour...

Je me suis rendu compte que j’aimais Draco depuis que je le connaissais. J'ai pleuré longtemps et puis j’ai séché mes larmes. Après tout, cela fait sept ans que j’aime sans être aimé en retour, je viens juste de m’en apercevoir et ça ne  m'empêchera pas de vivre.

J’ai donc décidé que je vivrais sans lui, que je l’aimerais en silence. Mais en aucun cas, il ne me traitera à nouveau comme il l’a fait. Je ne serai plus la pute de Malfoy. Si c’était le cas, c’est moi que je détesterais et je ne pourrais plus me regarder en face.

Roméo et Juliette version DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant