L'Ordre de Kiméra

Chapitre 24

      Les mois passaient et on était désormais en Juin. Les épreuves de BUSE allaient commencer et on voyait désormais les étudiants de cinquième année passer leur journée dans la bibliothèque au lieu de se promener dans le parc sous le soleil chaud. Même Weasley révisait. Cela faisait un moment qu'Harry n'avait pas pu voir Draco à cause des révisions qui lui prenaient tout son temps.

     L'Ordre de Kiméra avait avancé sur la recherche des Horcruxes, Andromeda Tonks spécialiste en magie noir avait identifié le journal de Jedusor qu'Harry avait affronté comme un des Horcruxes de Voldemort. Depuis un seul avait pu être trouvé, la bague des Gaunt mais ils ne savaient toujours pas comment les détruire. A part le sortilège du Feudeymon qui était beaucoup trop dangereux s'il échappait à leur contrôle. C'était Hermione qui avait soudainement trouvé la solution. Un crochet de Basilic qui était dans la chambre des secrets.

C'était pour cela qu'Harry se tenait en pleine dans les toilettes des filles du deuxième étages en compagnie d'Hermione et de Fred et George Weasley, en plein milieu de la nuit.

- Ouvre toi, siffla-t-il en fourchelangue sous le regard curieux des jumeaux Weasley qui ne l'avaient jamais entendu parler cette langue.

     Aussitôt le robinet se mit à briller d'une lueur blanche en tournant sur lui même. Un instant plus tard, le lavabo bascula et disparut, laissant apparaître l'entrée d'un tuyau suffisamment large pour permettre à un homme de s'y glisser. Les jumeaux Weasley sifflèrent impressionnés. Hermione se pencha vers le trou et blêmit.

- On est vraiment obligé de passer par là, grogna-t-elle.

     Harry lui offrit un sourire encourageant et sauta dans le trou. Il avait l'impression de dévaler un toboggan sans fin, obscur et visqueux. Au passage, il aperçut d'autres tuyaux qui partaient dans toutes les directions mais aucun n'était aussi large. Le tuyau redevint horizontal et Harry fut projeté sur le sol humide d'un tunnel aux parois de pierre, juste assez haut pour s'y tenir debout.

    Harry s'écarta de justesse et Hermione tomba par terre juste devant lui. Elle se releva en grognant tandis que les jumeaux Weasley s'écrasaient sur le sol dans un enchevêtrement de mains et de pieds. Ils passèrent par le trou que Ron avait creusé lorsqu'ils étaient allés sauver Ginny. Et ils se retrouvèrent devant un mur sur lequel étaient gravés deux serpents entrelacés. De grosses émeraudes étincelantes étaient serties à la place des yeux.

- Ouvrez, dit Harry dans un sifflement rauque.

   Les deux serpents se séparèrent aussitôt : les deux pans de mur sur lesquels ils étaient gravés venaient de s'écarter en silence. Quelques instants plus tard, ils avaient complètement disparu laissant la voie libre.

   Ils se trouvaient à l'entrée d'une longue salle faiblement éclairée. D'immenses piliers de pierre autour desquels s'enroulaient des serpents sculptés, soutenaient un plafond noyé dans l'obscurité et projetaient leurs ombres noires dans une atmosphère étrange et verdâtre. Lorsqu'ils furent arrivés au niveau des deux derniers piliers, ils se retrouvèrent face à une statue, adossée au mur du fond, et qui faisait toute la hauteur de la Chambre. Elle représentait un sorcier simiesque avec une longue barbe mince qui tombait presque jusqu'au bas de sa robe où deux énormes pieds grisâtres reposaient sur le sol lisse.

- Vous croyez que Salazar Serpentard avait un complexe de taille ? se moqua Fred à moins que ce ne soit George en regardant la statue de haut en bas.

     Les trois autres pouffèrent de rire à ces mots. Harry senti son cœur manquer un battement en apercevant le cadavre encore fraie du Basilic, la gueule grande ouverte laissant voir des dents de la taille de poignard d'où coulait une étrange substance verdâtre.

- Sacrée bête, murmura l'un des jumeaux en jetant à Harry un regard impressionné se demandant comment un simple élève de deuxième année avait pu vaincre ça.

    Hermione s'avança vers le Basilic et sorti le sac sans fond que lui avait donné Stéphanie Diggory pour la mission.

- On prend combien de crochet ? demanda la seule fille du groupe.

- Hum, réfléchit Harry, prends en une dizaine, on ne sait jamais si on en aura besoin de plus.

    Elle acquiesça avant de jeta un regard furieux aux jumeaux qui se moquaient du fondateur de la maison Serpentard.

- Fred ! George ! les appela-t-elle. Cessez de faire les andouilles et venez m'aider !

     Les deux rouquins allèrent l'aider et se mirent à arracher les dents du Basilic tandis qu'Harry les mettait dans une boite afin que le poison ne s'échappe pas des crochets et n'empoisonne pas quelqu'un, par accident.

    Une fois cela fait, Hermione ferma le sac et les quatre adolescents repassèrent par la porte avec les serpents qui se referma après leur passage dans un craquement sourd les faisant tous sursauter. George jura en se prenant les pieds dans la vieille mue du Basilic les faisant tous rire. Ils se retrouvèrent devant le tunnel et tous échangèrent un regard ne sachant pas comment remonter. Harry eut soudain une idée.

- Escalier, siffla-t-il en fourchelangue en regardant le tunnel.

    A son grand soulagement, son idée marcha et des escaliers en pierre apparurent. Harry monta le premier éclairant le toboggan avec sa baguette. Ils sortirent au bout de quelques minutes et se retrouvèrent dans les toilettes de filles, heureusement il n'y avait personnes qui les attendaient à l'entrée de la Chambre des Secrets. Les quatre adolescents se regardèrent, ils étaient couverts de boue et de sang de Basilic, une substance noirâtre et visqueuse.

   Hermione sortit des vêtements propres et elle alla enfiler les siens dans une cabine vide. Ils décidèrent de brûler les habits qu'ils portaient pour aller dans la Chambre des Secrets. Ils étaient irrécupérables. Les jumeaux Weasley s'occupèrent de faire un tas avec leurs vêtements sales et Harry les fit partir en fumer avec le sort Incendio.

   Épuisé, Harry les guida jusqu'à la tour des Gryffondor grâce à la carte des Maraudeurs, heureusement ils ne croisèrent personnes. Ils allèrent tous se coucher redoutant la journée de demain qui allait être épuisante. Neville ouvrit les yeux en le voyant arriver et lui fit un clin d'œil au courant de la mission qu'ils avaient.