Le grand départ
- Pourquoi on doit aller à Lyon, maman ? demanda Elisa.
- Ma puce, on a déjà parlé de cela, je crois, répondit Iris.
- Oui, mais ça me saoule, répondit sa fille, tout ça parce que tu as décidé que tu n'aimais plus ton travail à Saint-Nazaire, que tu voulais changer, que tu n'aimes plus papa, alors on n'a pas le choix.
- D'abord, ce n'est pas que je ne l'aime plus. C'est votre papa, et je l'aimerai toujours.
Iris vit couler une larme sur chacune des joues de sa fille. Elle détourna la tête et se concentra sur la route pour ne pas succomber elle aussi. Cela faisait six mois que Joseph et elle étaient séparés. Et elle disait vrai. D'ailleurs, elle avait toujours essayé de dire la vérité à ses enfants. Mais voilà, Joseph et elle étaient arrivés au bout de leur histoire. Enfin, elle le croyait, même si elle avait du mal à se l'avouer. Ils ne se comprenaient plus, passaient leur temps à se chamailler, et n'avaient plus de désir l'un pour l'autre. Cela faisait longtemps qu'Iris le savait, mais elle refusait de voir la réalité en face. C'était difficile de tout casser, tout lâcher, partir. Mais maintenant, c'était chose faite, le poids lourd avait quitté son cœur, qui avait retrouvé la paix.
- Ce n'est pas vrai, si tu l'aimais encore, tu ne l'aurais pas quitté.
Elisa avait un air à la fois triste et buté, et sa mère en était vraiment désolée.
- Je suis désolée pour vous ma chérie, mais c'est plus compliqué que cela.
- C'est toujours trop compliqué, hurla Elisa, tu crois qu'on ne comprend rien peut-être ? La seule chose que je comprends moi, c'est que tu es juste une égoïste et que tu ne penses qu'à toi. T'en as rien à foutre de tes enfants. Et Léon qui va grandir sans son père, ça ne te fait rien, ça non plus ?
- Si, ça me blesse, répondit Iris, comme tes paroles.
Elisa se radoucit et regarda sa mère. Sa jolie maman. Elle était mince, de taille moyenne, avec un visage aux traits fins et des grands yeux bleus. Un grain de beauté, sur la tempe lui donnait une caractéristique charmante. Elisa aussi était mignonne, avec son visage rond, ses beaux yeux noisette, et ses bouclettes. Mais sa maman avait un physique magnétique, c'était incontestable. Et son corps était encore souple, après deux grossesses, et à 35 ans sonnés.
- Pardon maman, mais ce que je dis je le pense. Je suis triste d'être séparée de papa.
- Oui, je le sais, répondit la jeune femme, mais ce n'est pas exclu que ton père nous rejoigne un jour. Il pourra trouver un travail dans la région et un appartement dans le même coin.
- J'ai peur maman, souffla Elisa.
- Tu as peur de quoi, ma belle ? Demanda sa maman.
- J'avais des copines, une maîtresse, là-bas, je ne connais personne.
- Moi non plus, Elisa, répondit Iris. Mais nous sommes fortes, intelligentes et l'on va s'y faire, tous les trois.
Iris regarda dans son rétro et contempla quelques secondes son adorable fils, Léon. Blond comme son père et sa sœur, il avait un visage tout rond, auréolé de jolies bouclettes, et des petites fossettes dans le creux des joues. Mais pour l'heure, il dormait paisiblement, seule âme tranquille dans cette voiture. Enfin, elle espérait qu'il était tranquille. Elle avait trouvé ce poste dans une grande entreprise automobile de Lyon, mieux payé, et du même coup, elle s'éloignait de sa famille, non sans un certain soulagement. Depuis sa séparation, elle sentait le poids de la culpabilité, que lui faisaient ressentir ses parents et beaux-parents. Ils étaient distants, et à chaque fois à deux doigts de lui reprocher sa nouvelle vie et ce qu'elle entrainait. Mais c'était terminé, elle tirait un trait sur son ancienne existence et se lançait à l'aventure, écrivant à la plume, une nouvelle histoire sur la page blanche qu'elle avait choisie. Dans cette entreprise, elle y entrainait ses deux seuls amours, et à trois, ils allaient trouver leur équilibre, c'était certain.
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Volage à l'italienne
SachbücherPourquoi tant de haine ? D'indifférence ? Pourquoi vivre une relation avec quelqu'un d'autre est-il si compliqué ? Doit-elle toujours finir mal ? Suis-je la seule à ressentir cela ? Suis-je si différente que les autres ne me comprennent pas ? Suis-j...