Imagines Marvel

Steve Rogers

Le soir tombait sur la charmante ville de New York. Comme à leur habitude, deux amis étaient allés se fourrer dans un bar miteux et bondé de monde situé en plein milieu de Brooklyn. Une musique jouée au piano s'échappait par les petites fenêtres de celui-ci en même temps que les voûtes de fumée dues aux pipes et aux cigarettes consommés par les habitués de ce taudis. En approchant de l'endroit, les derniers passants pouvaient entraperçevoir par les careaux jaunis les silhouettes agitées de plusieurs hommes. Malgré que la soirée n'ait pas réellement débuté, nombreux étaient les hommes soul, ceux qui avaient l'esprit le plus embrumé étaient des habitués qui faisaient acte de présence dès l'ouverture de l'endroit.

Le patron de cet endroit s'appelait Gilbert, âgé d'une soixantaine d'années, il semblait être plus attaché à ses alcools qu'à sa propre femme Petunia qui servait de temps en temps en salle. Le vieux monsieur, depuis la fin de son service en Europe durant la Grande Guerre, était revenu encore plus ridé qu'il ne l'était déjà. Après son traumatisme dut à la violence des combats, il s'amusait à raconter à n'importe qui voulait l'entendre qu'il avait tué des Allemands par centaine en France et qu'il avait rencontrer une charmante infirmière de guerre du nom de Céleste avec qui il avait vécu une folle histoire d'amour. Evidemment, sa femme c'était moquée de lui en le chariant sur son incapacité à tenir une arme correctement et en faisant de délicieuses réferences aux multiples lettres d'amours qu'il lui envoyait régulièrement quand il était au front.

Revenons-en aux principaux intéressés, assis au bar, James Barnes et son ami de toujours Steve Rogers discutaient joyeusement autour de deux bières. Si l'un était fort séduisant de part sa musculature, sa taille, ses cheveux bruns soyeux et ses yeux bleus pénétrants, son ami lui n'en menait pas large! Petit, mince, deux cheveux blonds mal soignés et un visage cireux, Steve n'attirait pas les regards féminins, loin de là! Une amitié certes étrange pour les autres, mais pour eux, elle représentait ce qu'ils avaient de plus précieux dans ce bas monde. Tous deux issus de familles pauvres, ils avaient dû se serrer les coudes à de nombreuses reprises pour surmonter les obstacles de la vie.

-Je parie que tu te retrouveras dans la ruelle miteuse de 85 ème avenue la prochaine fois que ton côté héroïque se manifestera! avait ricané le brun, connaissant le caractère bien prononcé de son ami pour les combats de rue.

-Ho arrête Buck! Tu sais très bien que je ne traîne plus vers là bas depuis...

-C'est vrai que tu t'étais fait massacrer par Johnson près de l'église!

-Bucky arrête s'il te plaît ! Si tu avais vu comment cet idiot s'en était pris à ce gamin tu...

-J'en viens à me demander si ce n'est pas toi le gamin en question!

Le plus âgé ricana une nouvelle fois pendant que celui qu'il considérait comme son frère boudait silencieusement en terminant sa bière. Quelques heures plus tard, les deux acolytes étaient désormais au fond de la salle où Bucky jouait aux cartes avec un petit groupe d'étrangers. Soudain, les discussions du bar cessèrent, l'attention se portait sur le nouveau venu qui venait de passer la porte, laissant à la fumée des cigares l'occasion de s'échapper par la porte d'entrée.

Du haut de son mètre 60, Mahault fixait de son regard brun la foule d'hommes devant elle. D'un pas décidé, la jeune femme traversa la salle bondée d'hommes. Elle sentait sur elle les regards curieux des habitués qui ne firent que devenir plus insistants en la voyant avaler d'une traite un verre de cognac. Dire que la journée avait été difficile serait un euphémisme, à vrai dire, cette journée avait été une véritable catastrophe ! Elle avait enchaîné les galères entre son déménagement interminable, ses voisins incapables de gérer leurs gamins et les regards des New-yorkais plus qu'accusateurs. Mahaut avait 20 ans, une longue tignasse rousse bouclée et une peau laiteuse qu'elle devait aux origines irlandaises de son père. En plus de son accent français (merci à sa mère), le fait qu'elle s'habille en pantalon et en chemise d'homme offusquait les bons américains conservateurs. Peu importe où elle allait, elle avait le droit aux mêmes regards inquisiteurs qui ne la blessaient même plus à force! Commandant son deuxième verre de la délicieuse eau de vie couleur ambre, elle laissa tomber son long manteau beige sur le tabouret à sa droite, dévoilant son costume brun à la population ivre du bar.

Bucky et Steve avaient désormais les yeux posés sur la jeune rousse. Elle était magnifique. Bucky saluait mentalement son audace tout en continuant de la reluquer de haut en bas. Steve quand à lui, ne s'interessait pas le moins du monde aux habits de la jeune femme. Le blond semblait hypnotisé par la finesse des traits de son visage et de ses longs cheveux de feu. Sortant de sa torpeur, le plus âgé reporta son attention sur son ami qui rougissait encore et encore, contemplant la belle. Narquoisement, le brun se leva et entraina le petit gringalet au bars où était encore la jeune femme.

-Bonsoir, je m'appelle James et voici mon ami Steve qui se demandait s' il pourrait vous payer un verre?

A peine eut-il prononcé ses mots que le blond devint encore plus rouge qu'il ne l'était déjà. Bégayant des excuses envers la jeune femme, le petit homme tirait argneusement sur le bras de son ami pour retourné au fond du bars, loin de la magnifique rousse. A la surprise de Steve, Mahaut ne le pris pas mal du tout en éclata d'un rire cristallin, le faisant ouvrir la bouche totalement béa. Elle arrêta de rire après un petit moment en souriant doucement au blond.

- Avec plaisir Steve c'est ça?

-Ou-oui madame.

-Oh je vous en prie appelez moi Mahaut !

Bucky s'éloigna, heureux d'avoir joué le cupidon et retourna à sa table. Le reste de la soirée passa à la vitesse éclaire pour Mahaut et Steve qui avaient de nombreux points communs. Ils discutèrent encore et encore jusqu'à ce que Bucky ne vienne les interrompre en leur indiquant l'heure.

-Déjà! Mais je travaille demain! Merde et re merde! jura la jeune femme en français.

-Si tu veux on peut te ramener chez toi ?

-Merci Steve, ça serait génial! Ça ne vous dérange pas James?

-Pas le moins du monde. répliqua James avec un clin d'œil.

Un peu plus tard, les trois amis arrivaient devant l'appartement de la demoiselle. Bucky resta dans la voiture et lança un regard éloquent à Steve pour qu'il raccompagne Mahaut. Une fois arrivés devant la porte de la rousse, Steve se racla la gorge gêné.

-M-merci Mahaut j'ai passé une super soirée...

-Merci à toi Steve... Dit... Normalement c'est pas très conventionelle qu'une femme fasse ça mais... Ça te dirait qu'on se revoit ?

Steve la regardait dorénavant avec des yeux ronds. Cette femme fantastique lui proposé... un rendez-vous ? A lui ? Voyant son air hébété, Mahaut bégaya rapidement.

-Si tu ne veux pas c'est pas grave... fit-elle légèrement déçue.

-Non non! s'empressa-t-il de répondre. Non... Ça me ferait énormément plaisir de te revoir Mahaut.

-Alors nous avons un arrangement!

Un sourire au lèvre, la rousse sortit un papier de la poche de son costume où un numéro de téléphone était gravé. Silencieusement, elle intima Steve à prendre le papier et entra rapidement dans son appartement le rouge aux joues. Le blond resta un moment devant la porte avant de se décider à partir. Il arrivait dans la cage d'escalier quand il entendit des pas précipités le rattraper.

-Steve! Steve attend!

Rogers eut à peine le temps de se retourner que sa rousse arriva à son niveau. D'un geste rapide, elle le prit dans ses bras. Les deux amis étaient désormais dans les bras l'un de l'autre, le feu aux joues. Mahaut jura une fois de plus dans sa tête et dans un élan de courage, embrassa la joue de Steve et repartis aussi vite qu'elle n'était venue. Quand le blond arriva à la voiture, il avait la bouche ouverte, les yeux écarquillés et une grosse trace de rouge à lèvre sur la pommette. Bucky ne put s'empêcher d'éclater de rire à cette vue sous les regards noirs du blond. Une chose était sûre, cette tornade rousse n'avait pas fini de les tourmentés!