L'affaire Uzumaki

I

La première fois que je l'avais vu, mon cœur s'était emballé. Il s'était emballé si vite que j'avais cru mourir foudroyée par son regard. C'était effrayant. La peur m'avait paralysée. Je n'avais repris le contrôle de mon corps après quelques minutes. Il s'était assis devant moi, sur la chaise, et s'était accoudé sur la petite table qui nous séparait, le regard terrifiant.

J'avais inspiré et expiré le plus discrètement possible avant de m'asseoir à mon tour sur la chaise qui lui faisait face. Ses larges épaules, avancée au-dessus de ses coudes posés sur la table ne me permettait pas de poser mon dossier papier et encore moins de me sentir à l'aise. Gênée par son regard, j'avais décidé de ne pas me laisser faire.

- Bonjour monsieur Uzumaki. Je suis Hinata Hyûga, votre avocate.

Il ne répondit rien, ne cessant de me fixer de son regard froid. Intimidée, je baissais mon regard vers ses poignets, enchainés par des menottes. Je voulais me rassurer, savoir qu'il était bien attaché et qu'il ne pourrait pas m'atteindre.

C'était ma première affaire de meurtre. J'avais obtenu mon diplôme deux ans auparavant mais je n'étais pas encore très "cotée". J'avais eu 27 ans le mois dernier et je ne vivais que pour mon travail. J'avais été contactée 3 jours avant ma venue dans la prison de Hozukijo pour défendre Mr Uzumaki. C'était la première fois que je défendais un homme où la culpabilité ne faisait aucun doute sur le dossier.

- Naruto Uzumaki, 30 ans. Arrêté il y a 8 ans, après avoir tué Sakura Haruno, votre petite amie et Sasuke Uchiha, votre meilleur ami. Il a 7 ans, vous avez plaidé coupable lors du procès et avez été condamné à la peine capitale. Seul 10 jurés sur 12 ont demandé la peine de mort. Or, il y a 1 an, la loi à Konoha a changé. La peine de mort doit désormais être unanime. Vous avez donc droit à un nouveau procès, afin de confirmer ou non votre peine. Le procès se passe dans 2 semaines. Il ne s'agit pas de savoir si vous êtes ou non coupable. Votre culpabilité ne fait aucun doute pour personne.

Ça ne me ressemblait pas de dénigrer quelqu'un de cette façon mais son regard qui me fixait me stressait. J'avais l'impression d'être sa prochaine proie.

- Que voulez-vous plaider ?

- Coupable.

Sa voix roque, que j'entendais pour la première fois, résonna dans mes oreilles.

- La peine de mort ou la perpétuité ? Je demandais.

Il mit quelques minutes avant de répondre. Comme si un conflit intérieur faisait rage au fond de lui.

- La mort, finit-il par dire.

Il avait enfin détourné son regard de moi. Il regardait le bout de table situé entre ses avant-bras. Son air terrifiant avait laissé place à la tristesse durant une seconde.

- Vous êtes sûr ? Ne puis-je m'empêcher de demander.

Il releva ses yeux bleus vers moi. Ils étaient redevenus haineux. Comme s'il se cachait derrière un masque de terreur.

- Oui.

Reprenant contenance, je me levais.

- Bien, je vois que vous êtes décidé, néanmoins, je reviendrais dans une semaine pour connaitre votre décision finale. En tant que votre avocate, je ne peux que vous encourager dans la voix de la rédemption et choisir la perpétuité. Mais cela restera votre choix et je m'y plierais. Au revoir Mr Uzumaki.

Sans même attendre une réponse, je me tournais vers la porte de la salle et demanda à sortir. Les gardiens ouvrirent, puis me laissèrent sortir. Je traversais les couloirs de la prison, pas très sereine. C'était une prison haute sécurité, là où les pires criminels de l'état étaient enfermés. Mr Uzumaki était sûrement loin d'être le pire.