Chapitre deux. Partie un.

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Je fus réveillé par le bruit que faisait mon cadran. Et c'est partie pour une autre journée. Une journée aussi banale que les autres.

Avant de me rendre à l'école, je faisais souvent un arrêt près d'un rocher. Il y avait un sentier près du bord de la rue qui menait à une petite fôret. Une forêt que personne oserait aller explorer, sauf moi. Il y a maintenant plusieurs mois que j'ai découvert ce rocher au bout du sentier. J'aime me reposer là-bas, parce que c'est calme. J'ai l'impression que sur cette roche, je peux penser librement. Personne pour me juger, uniquement les chants des oiseaux pour me donner l'idée d'une présence. C'est le seul endroit que je ne suis pas jugé et que j'ai l'impression d'avoir une présence avec moi, de ne pas être seul. Même si c'est que des stupides oiseaux.

J'aime ce rocher. C'est un peu mon endroit secret et paisible. J'ai l'impression qu'au fond de ce sentier, couché sur cette roche, personne ne peut m'atteindre. J'ai l'impression que le temps s'arrête et c'est ce que j'aime. Il m'arrive d'avoir l'impression de ressentir de la joie sur ce rocher. J'ai très vite compris pourquoi. Mon problème, c'est que je ne veux pas que la vie continue d'avancer comme elle le fait. Je voudrais que le temps s'arrête et me permette de réfléchir à mon rythme. De pouvoir penser à ce que j'ai à améliorer pour avoir une vie meilleure. Je ne sais pas comment décrire ce sentiment, mais quand j'ai l'impression que le temps s'arrête, j'ai aussi l'impression d'être heureux. Et c'est ce que je veux, être heureux. Je le veux tellement, mais j'ai sans arrêt le sentiment que pour moi, c'est impossible. Je suis convaincu que ce n'est pas tout le monde qui est né pour être heureux.

***

J'arrive à ma table, où sont assis mes «amis», et je lâche un soupir comme à chaque matin. Ils ne portent pas attention à mes soupirs et j'aimerais qu'ils les remarquent par moment. C'est peut-être juste des soupirs, mais ils veulent en dire long.

Ces «amis» comme sommes-nous censé les appeller, ne me servent que de costume. Mes expressions faciales me servent de masque et mes amis de costume. J'ai pourtant l'air, à première vue, de quelqu'un d'heureux. J'ai assez d'amis et je ne me retrouve jamais seul dans l'école. Je suis considéré comme la personne de la gang qui fait rire les autres. Il n'y a pas une journée que je ne fais pas rire quelqu'un. «Les personnes qui font sourire les autres sont souvent ceux qui ne sourient pas.» Vrai. Mais évidemment, personne n'est du genre à analyser chaque proverbe ou citation autant comme je le fais. Alors tout le monde pense que parce que j'affiche un sourire et que je fais sourire les autre, je suis heureux.

-Hey Louis, tu viens pas? me dit Niall.

J'étais encore dans mes pensées.

-Hmm, je me contente de répondre.

Niall est à peu près le seul qui se 'préoccupe' de moi. Si les gars sont entre eux et que je ne suis pas présent, personne ne va le remarquer. Tandis que Niall oui. Je lui en suis un peu reconnaissant pour ça.

Je commence en deux heures de Français. Quelle merde. Une autre journée longue et pénible. Si seulement je pouvais être sur ce rocher, en train rêver et d'être dans un autre monde... Dans un monde meilleur.

Solitude (Larry Stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant