Je sursaute. Qu'est-ce qu'il c'est passé ? Ai-je rêver ? Ma tête tourne, j'ai l'impression d'être passer dans un rouleau compresseur. Mon esprit, confus, je réalise soudain que je tiens la main de quelqu'un. Je lève les yeux pour voir la personne en question. C'est Michel, mon parrain ! C'est étrange il est plus grand que d'habitude ?! Je regarde autour de moi et remarque que je suis entourée d'une foule de personne. Je vois le reste de ma famille paternelle, des visages familiers et pleins d'autres que je ne connais pas. J'essai de déterminer le lieu où je me trouve mais on dirait que je suis entourée de géants. La foule s'écarte pour laisser passer des hommes vêtus de noir portant un cercueil. Je tourne la tête dans la direction opposé et reconnait le caveau Picarmil. Mais... qu'est-ce qui se passe ? Nerveusement je me regarde de la tête au pied. Ses vêtements ...? Ce sont ceux que je portais enfant. Ce ne sont pas les autres qui sont grands... C'est moi qui suis petite ! Je ne suis seulement devenue petite, je suis redevenue enfant ! Je suis remonter 15 ans en arrière ?! Je n'ai pas le temps de réfléchir plus au pourquoi du comment, je dois agir maintenant ! Je ne les laisserai pas faire ! Je lâche la main de mon oncle et me faufile jusqu'au caveau.
- "Je ne vous laisserai pas ! Je ne vous laisserai pas enterrer mamie ici ! Elle ne veut pas ! Elle ne voulait pas être enterrer ici ! Elle vous avez fait jurer ! Devant papi, devant papa et devant maman ! C'est pour ça que vous ne l'avez pas laisser venir, parce qu'elle aurait gueuler !
- Allons Elvire, calme-toi ! Ce sont des affaires de grandes personnes. Tu ne peux pas comprendre.
- NON ! C'EST VOUS QUI NE COMPRENNEZ PAS !!"
Je crie sur mon grand-père, il est pas question que je le laisse gagner surtout sachant ce qu'il fera. Blandine a toujours déteste sa belle-mère, qui ne l'aimait pas à ce qu'on disait. Elle avait juré à mon grand-père de ne pas l'enterrer dans le tombeau Picarmil. "Je m'en fiche !" disait-elle quand papi lui disait qu'ils ne seraient pas ensemble. Elle ne voulait pas être aux côtés de sa belle-mère, elle voulait être dans le caveau de sa famille. À l'époque, j'étais trop jeune pour comprendre. Mes parents étaient déjà en plein divorce et ce jour-là ils ont refusé de laisser entrer ma mère dans le cimetière. Mon grand-père est patriarcal et misogyne. Mais ma mère ne c'est jamais laissée faire. Elle était la seule à lui tenir tête. C'est pour ça qu'ils l'ont empêchée d'entrer. Je m'en voulais de ne pas avoir pu empêcher ça, d'être trop jeune pour comprendre. Je m'en suis encore plus voulue quand papi a fait une réduction de corps dans le dos de tout le monde, où, par avarice, il n'a pas voulu acheter un cercueil de plus. Les cendres de ses parents et de Blandine mélangées. Je le déteste. Il ne gagnera pas cette fois !
- "VOUS ALLEZ OUVRIR LE CAVEAU DE COMÈTE !! JE NELAISSERAIS PERSONNE L'ENTERRER AVEC LES PICARMIL !!"
Je me plante en plein milieu du passage pour les bloquer. Mon grand-père et mon père essaient de me pousser. Je me met alors à crier de toute mes forces. Je tape des pieds, piétine le gravier, balance mes bras, me débats. Je fais une de ces crises dont j'ai le secret. Ces crises de colère que je faisait très souvent, mais cette fois-ci c'est différent. Quand je piquais une crise, j'avais toujours cette peur de ma mère, parce que je savait qu'elle, elle me gronderait. Mais là, même si elle était présente je n'aurai aucune représailles. Là je peux m'y donner à cœur joie, me déchaîner comme jamais auparavant. Je crie de ma voix la plus aigue, la plus stridente. Je crierai à m'en casser la voix. Je n'arrêterais pas ! Je n'arrêterais pas tant qu'elle ne sera pas au près de sa famille. On essai tant bien que mal de me calmer, mais, plus ils essaient plus je crier fort. Ne pouvant plus supporter mes hurlements infernaux, ma cousine Aurélie réagit et se range de mon côté. Et finalement son père l'a rejoint. Soutenue par Michel et Aurélie et devant mon insistante crise de colère, mon grand-père est bien obliger d'abdiqué.
Après quelques heures, le caveau des Comètes est ouvert. Je ne peux pas me voir mais je sais que je ne peux m'empêche d'avoir ce sourire. Le sourire de la vengeance. Mon grand-père ne le montre pas mais je sens bien qu'il bouillonne intérieurement. Mes relations avec vont peut-être en pâtir mais peu importe. Et avec mon passif de gamine colérique, je me dis que finalement il mettra ça sur le compte de ma mère. Maintenant que le calme est revenue, je reprend mes esprits. Je n'arrive pas à comprend ce qui c'est passé. J'étais en voiture avec ma mère, en 2022, victime d'un accident, et je me réveille en 2007 ? Ai-je rêvé tout ça ? C'est impossible ! Je le sens bien, si j'avais rêvé, je n'aurai pas la maturité que j'ai. Je ne serais pas en train d'analyser les choses. Si je continue à y penser, je crois que je vais devenir folle. Je ne ferai que me torturer l'esprit et je n'obtiendrai sûrement réponse. Je ne saurai jamais l'expliquer. Je suis redevenue une enfant de 11 ans mais j'ai toujours ma conscience de la moi de 26 ans. J'ai souvent fait le vœu de remonter le temps et de redevenir une enfant. Je n'ai pas la maturité que j'aurai dû avoir. Il semblerait que j'ai été exaucé. Je vais pouvoir revivre ma vie d'enfant insouciante. Je serai une adulte responsable et indépendante. Je vais devoir la jouer fine. Je ne veux pas être prise pour une enfant surdouée. Je veux juste être "normal". Quand je pense à tout ce que je vais pouvoir faire. Je suis à peine au collège et je vais pouvoir changer mes fréquentations. Avoir des amis. De vrais amis.
Je le jure, je ne commettrais pas les mêmes erreurs. Je vais changer ma vie.
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Ma Seconde Vie (en pause)
Ficción GeneralOn dit souvent que la vie ne tiens qu'à un fil et on finit par s'en compte bien trop tard. Sommes-nous les esclaves du destin ou bien sommes-nous maîtres de notre vie ? Voilà une interrogation dont nous ne connaîtrons vraiment jamais la réponse. Cep...