Chapitre 1

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« - Cela a été une année formidable pour notre fondation. Plus de dix millions de dollars ont pu être récoltés pour le Bénin, ce qui représente environ 30 % de plus que l'année dernière. Nous vous sommes extrêmement reconnaissants, car cette argent va pouvoir rendre meilleure la vie de ces gens. »

Plutôt convaincant n'est-ce pas ? Mes parents étaient excellents dans ce domaine-là. Ils arrivaient toujours à rendre leurs actions formidables, à faire croire que cette cause leur tenait à cœur.

Mais, restant égale à ce qu'ils voulaient de moi, j'applaudissais en souriant.

Une femme s'approcha de moi, ce visage m'était familier.

« - Adelia, tu es encore plus belle chaque année ! J'ai appris que tu avais réussi avec brio ton baccalauréat, félicitations. Je savais que tu réussirai haut la main.

- Merci beaucoup Madame Petterson, répondis-je avec un grand sourire.

- Qu'envisages-tu de faire, maintenant ?

- Et bien, je suis inscrite à l'université d'Oxford, je vais donc déménager le mois prochain. »

La vieille femme me félicita, et d'autres personnes se joignirent à la conversation. Je répondais à leurs questions, leur en posais de temps à autres mais tout cela m'ennuyait profondément. Je pensais à la fête que mes amis avaient préparé, à la soirée géniale que j'aurai pu passer.

A première vue, ma vie semblait absolument parfaite. Une famille irréprochable, riche, bien vue par toute la haute bourgeoisie Londonienne.

Mais ces gens ne savaient rien de cette famille qui était malheureusement la mienne.

« Je sentis quelqu'un s'approcher de mon dos, et un souffle se déposa sur ma nuque.

- Bien trop jeune pour apprécier ce genre de soirées.

Je me retournai et vit quelqu'un que je connaissais pas. C'était un homme, il devait approcher la trentaine, peut-être un peu plus. Ses yeux bleus plongèrent dans les miens. Ses lèvres esquissaient un léger sourire sarcastique, précédées par sa mâchoire carrée.

Je fus tentée d'approuver son commentaire, mais je ne pouvais pas. J'étais réellement prise de cour, que répondre face à ça ?

- Bien trop jeune pour prendre à part à cette mascarade, continua-t-il.

- Je ne partage pas votre avis.

Il eut un petit rire et passa sa langue sur les lèvres. J'étais dans une impasse, car j'aurais aimé lui dire qu'il avait raison et que je m'emmerdais profondément, mais je ne le connaissais pas et le simple fait de le dire aurait pu causer un drame pour mes parents.

- Tu es sublime.

Ma mère vint se joindre à la conversation.

- Ian ! C'est un plaisir de vous voir ici. Je suis consciente de votre emploi du temps chargé, néanmoins votre présence était indispensable, merci beaucoup.

Je vis dans les yeux de ma mère qu'elle ne pensait pas un mot de ce qu'elle disait. Elle n'aimait pas cette homme, je le voyais.

- Merci à vous Carole. Cette soirée est très réussie. J'étais justement en train de faire remarquer à votre fille qu'elle était trop jeune pour rentrer dans cette mascarade, mais je vois que votre éducation l'a quelque part transformée en vous-même.

Le sourire de ma mère s'estompa et son air devint dur et glacial. Elle s'approcha de lui, et sa voix ne fut qu'un murmure que j'eus du mal à entendre.

- Je vous pris de ne point évoquer mon éducation, ni quoique se soit à propos d'Adelia.

Elle s'éloigna et un immense reprit sa place sur son visage.

- Vous devriez goûter notre champagne, il vient d'arriver de France. Excusez-nous.

Ma mère attrapa doucement mon poignet et m'emmena à l'écart de la salle. Elle s'assura que personne ne nous regardait.

- Je t'interdis de parler à cet homme Adelia, est-ce que c'est clair ?

- Oui mais...

- Il n'y a pas de mais. »

Elle tourna rapidement les talons vers les invités, et je fus contrainte à faire de même. Je vis mon frère à l'autre bout de la salle, en train de discuter un vieil homme. Je lui fis un signe de tête insistant de manière à ce qu'il vienne me voir.

Il prit congé de l'homme et se dirigea vers moi.

« - Qu'est-ce qu'il y a Del ?

- Tu vois l'homme là-bas, en train de parler avec Madame Petterson ?

- Ian Somerhalder ? Oui, pourquoi ?

- C'est qui ?

- Il possède la plus grosse entreprise d'import-export d'Europe, il n'a même pas trente ans et il est multimillionnaire. C'est lui qui a versé environ 40 % de l'argent pour l'association. Un conseil, les parents ne l'aiment pas alors reste éloignée de lui. »

Mon frère, Daniel, me ressemblait un peu plus que mes parents. Néanmoins, notre relation ne ressemblait pas à ce qu'on aurait pu attendre d'une relation frère/sœur. Nous agissions ensemble par intérêt, obtenant ce que nous désirions l'un de l'autre par des coups bas. Je l'aimais, parce que c'était mon frère, mais nous n'avions aucun point en commun mise à part notre sang.

Je n'étais pas très étonnée par sa dernière remarque, je m'y attendais presque.

En croisant le regard du multimillionnaire que ma mère n'appréciait point, je réfléchis un peu et fus étonnée de son rang social. Certes, tous les gens ici étaient riches, mais ceux qui l'étaient le plus avait dépassé la cinquantaine.

Je jetais un dernier coup d'œil presque interdit à cet homme, puis me dirigea vers le buffet.

Il m'intriguait.

Dirty LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant