Chapitre 3

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« - Vois-tu Adelia, ton entrée à Oxford signifie ton départ dans ta vie d'adulte et dans ta carrière professionnelle. Tu portes notre nom, tu en es consciente, ce qui signifie que les erreurs ne te sont et seront pas permises. Ton frère, Daniel, s'en sort à merveille et nous savons que tu n'en feras pas moins.

Assise à la table en marbre de la cuisine, j'écoutais vaguement ma mère. J'avais entendu ce discours tellement de fois, je commençais presque à le connaître pas cœur. 

Je la regardai. Ses cheveux blonds tombaient parfaitement sur ses épaules, tandis que ses yeux bleus perçants éclairaient son visage. Elle était vraiment belle. Seul son air hautain et autoritaire gâchait sa beauté.

- Adelia ?

- Hum, oui maman. Je suis tout à fait d'accord avec toi. Dis-moi... Pourquoi toi et papa vous n'aimez pas Ian Somerhalder ?

Ses sourcils se froncèrent et ses yeux se plantèrent dans les miens.

- Là n'est pas le propos. Je ne veux pas avoir de conversations à propos de cet homme avec toi. Est-ce clair ?

Je levais les yeux au ciel et quitta la pièce. Elle me suivit et attrapa fermement mon poignet.

- Est-ce clair  Adelia ? Demanda-t-elle d'un ton menaçant.

- Oui. »

Définitivement, je n'avais aucune empathie pour cette femme. Je n'avais jamais été proche d'elle. Je n'avais jamais rien partagé avec elle. C'était presque une étrangère.

A la différence des étrangers, elle m'ennuyait atrocement.

Ouvrant la baie vitrée du salon, j'avançai dans le jardin. L'air frais du début de soirée me fit du bien. Les couleurs orangées du ciel tombaient derrière les montagnes. C'était vraiment beau à voir, et je dois avouer que j'aimais cet endroit.

Soudain, mon iPhone se mit à vibrer. C'était Jake.

« - Bébé, je suis qu'un con. Reviens. Je... J'ai fais des cupcakes. Oui j'ai fait ça. Regarde comme je désespère sans toi.

J'explosai de rire, il avait bu.

- Jake, t'es bourré ?

- Mais... Pas du tout ! Je... je suis joyeux ! Simplement joyeux ! Sérieusement love, viens.

- Je vais essayer. Et arrête de boire !

- A vos ordres ! »

Je raccrochai en riant. Si il y avait bien un défaut que l'on ne pouvait pas attribuer à Jake, c'était la rancune. Il n'arrivait jamais à tenir plus de quelques heures, comme un enfant, c'était assez drôle.

Il fallait maintenant que je trouve un moyen pour quitter la maison, ce qui était loin d'être gagné.

Je me rendis dans la chambre de mon frère.

« - Dan, je peux entrer ?

- Oui.

Il était allongé sur son lit en train de probablement jouer avec son téléphone.

- Tu fais quoi ce soir ? Demandais-je en m'asseyant sur le bord du lit.

- Rien... Pourquoi ?

- J'ai besoin de sortir. Ce soir.

- C'est non. J'ai envie de rester à la maison, je vais pas te couvrir à chaque fois Del.

- Oh je vois... Je me demande ce que papa et maman diront lorsqu'ils découvriront tes petites affaires à Oxford, dis-je en souriant.

- Adelia si tu...

- Quoi ? Qu'est-ce que tu vas faire ?

Je pouvais voir la colère dans ses yeux, il détestait être piégé. J'aurai aimé ne pas avoir à faire ça mais il était mon unique chance de sortir dans Londres sans éveiller de doute.

- Ok. Je serais prêt dans dix minutes. »

Je déposai un baiser sur sa joue et quitta sa chambre en le remerciant. C'était purement ironique, et peut-être même vicieux mais mon frère n'était pas quelqu'un de bien. Il passait pour un ange aux yeux de beaucoup de gens, mais ce qu'il faisait à Oxford n'était pas franchement respectable.

Croisant mon père au beau milieu du couloir, j'engageai la conversation.

« - Daniel et moi allons manger en ville, ce soir.

- Bien. Je le dirais à ta mère, elle a dû partir à sa soirée de golf. »

J’acquiesçais puis me dirigeais vers ma chambre. Arrangeant mes cheveux, j'avais hâte de retrouver Jake.

Je l'aimais. Je ne sais pas vraiment si je pouvais prétendre être amoureuse, car après tout, qu'est-ce que l'amour ?

Je savais juste qu'il comptait énormément pour moi.

« - Adelia c'est quand tu veux !

J'entendis la voix de Daniel résonner jusqu'à ma chambre, et me dépêcha de prendre mon sac et mon téléphone.

Dévalant l'escalier, je le rejoignis dehors.

« - Tu vas voir ton copain ?

- Qui te dit que j'ai un copain ?

- Tu sens un parfum que tu ne mets que pour certaines occasions et tu as l'air impatiente. Donc tu as un copain.

- Ou une copine, répondis-je ironiquement.

Il haussa un sourcil.

- Elle est grande, brune et musclée ta copine ?

Cette phrase me fit comprendre qu'il savait très bien qui était Jake. J'attachais ma ceinture, prenant place à ses côtés dans son Audi.

- Je sais beaucoup de choses moi aussi, Adelia.

Ses yeux étaient rivés sur la route, et je tournais la tête vers lui. Ses cheveux blonds en pagaille qu'il avait hérité de notre mère et sa peau légèrement bronzée lui donnaient un air de surfeur.

- Je ne joue pas avec la vie des gens, moi, déclarais-je et le fixant.

Ses mains se crispèrent sur le volant et sa mâchoire se contracta.

- Tu ne sais pas de quoi tu parles. Tu ne peux pas comprendre.  Dès lors que tu seras à Oxford, tu te rendras compte d'à quel point les choses changent. Tu verras la vraie face de l'humanité, tu verras à quel point les gens peuvent être tordu. Et tu auras deux choix, régner ou subir. Tu t'appelles Adelia Jones. Les gens sauront qui tu es, tu n'auras pas de problèmes. Mais tu comprendras vite que dans certains cas, être du mauvais côté permet de s'en sortir. »

J'avais écouté chacune de ses paroles. Je ne comprenais pas vraiment, j'essayai de déchiffrer tous ses messages subliminaux mais j'avais du mal. La seule certitude qui m'envahissait un peu plus chaque jours, c'est que je n'étais pas faîte pour Oxford.

Dirty LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant