Les amoureux du crépuscule

Chapitre 1

La nuit était déjà tombée depuis longtemps déjà et Earwen galopait à toute allure sous les étoiles. Elle transportait un message urgent pour le Seigneur Elrond à Imladris. Elle était partie de la Lorien quelques jours auparavant et, la veille, elle avait eu la malchance de tomber sur une centaine d'orcs. Bien qu'elle les ait tous tué, elle n'en avait pas moins été blessée tout de même.. A son côté gauche, une flèche dépassait de son flanc. Son poignet gauche était tordu en un angle étrange et de multiples égratignures parsemaient ses bras. Sur sa tempe droite, un peu de sang coagulé avait fini par permettre de cesser le saignement.

Pour l'heure, elle mettait ses dernières forces à atteindre son but.. Elle y était presque! Enfin, elle passa les portes de la cité d'Imladris. Elle se demanda bizarrement si Lindir était là et elle descendit de son cheval. Lettre en main, elle se dirigea vers le jardin ouest où elle percevait une voix familière.

En effet, elle y vit Lindir qui chantonnait en contemplant les étoiles. Elle sourit furtivement en voyant sa vision s'assombrir. Elle vacilla et murmura faiblement:

-Message urgent pour Elrond..

Elle tomba tout à fait au sol, et sa dernière vision fut celle de Lindir qui accourait dans sa direction. Elrond marchait paisiblement dans le jardin nord de sa belle cité. La nuit était tranquille. Seul, il pensait à une multitude de choses comme à cette jeune princesse de Mirkwood qu'il avait revue, quelques semaines plus tôt à Caras Galadhon. Il l'avait alors convié à venir à Imladris. Certes, ce n'était pas la première fois! Fondcombe était pour elle comme une deuxième maison et, il fallait bien l'avouer, il essaierait de faire tout en son pouvoir pour faire en sorte qu'Eressëa reste à ses côtés pour toujours. De toute façon, et il l'avait senti chez Thranduil, ses parents ne l'aimaient pas, la méprisant et la traitant comme une moins que rien. Et cela brisait son coeur.

Il devait admettre qu'il l'admirait. Mieux, qu'il avait des sentiments pour elle. Alors qu'il songeait à cela, il eut la sensation que quelqu'un venait d'arriver à Fondcombe et espérait un instant qu'il s'agisse d'Eressëa.

Comme pour confirmer ses pensées, Lindir, son intendant, arrivait en courant, portant quelque chose dans ses bras. Lorsqu'Elrond voit des cheveux bruns-roux, ses espoirs sont détruits mais il ressent une vague de panique lorsqu'il voit l'état de la jeune elfe.

-Pourquoi est-elle dans cet état? dit Elrond, après avoir amené la jeune femme dans une chambre.

-Je pense qu'elle s'est fait attaquer sur le chemin entre la Lorien et Imladris... Ne la reconnaissez-vous pas? C'est Earwen, la messagère de la Lorien... Elle a dit avant de perdre conscience qu'elle avait un message urgent pour Elrond, dit Lindir, tenant la main de la jeune elfe.

-Très bien... laisse la reposer, dit Elrond, l'air soucieux.

Elrond sortit de la pièce. Lindir se tourna vers Earwen.

"Qu'est-ce qu'elle est belle", pensa Lindir. Il prit la main de l'elfe. Pourquoi se sentait-il ainsi en sa présence? Il ne l'avait vu que quelques fois... Pourtant, sa conscience lui soufflait de ne pas oublier tout les moments ou il l'avait regardé en secret, lorsqu'elle jouait de la musique. Une musicienne, tout comme lui! Lindir ne comprenait pas pourquoi avait-il si hâte de pouvoir la revoir, ne serait-ce qu'un coup d'œil! Les Valars auraient-ils entendu ses prières? Il pouvait enfin la voir, la regarder aussi longtemps qu'il le voulait et la toucher, pour s'assurer que ce n'était pas un mirage. Lindir se demandait seulement si c'était possible d'arrêter le temps, là, à cet instant précis. Lui, regardant celle qu'il aimait, lui tenant la main et elle, si paisible et belle. Il fut sortit de sa rêverie en entendant des sabots de chevaux dans la cour. Il lâcha donc à contrecœur la main de la blessé pour aller remplir son devoir d'intendant. Il descendit lentement les marches menant à la cour et arriver en bas, vit que son seigneur était déjà arrivé et était figé, regardant les nouveaux arrivants.